genre: thriller (interdit aux - 16 ans)
Année: 1999
durée: 1h55
l'histoire: Aoyama, 42 ans, est producteur de films. Sa femme est décédée il y a sept ans, mais il vit toujours sa disparition avec difficulté. Un jour, suivant les conseils d'un vieil ami, Yasuhisa Yoshikawa, il décide de se remarier et organise une audition pour une série télévisée fictive afin de trouver sa nouvelle compagne parmi les candidates. L'une des dernières à se présenter, Yamazaki Asami, est une jeune femme d'une troublante beauté. Aoyama en tombe instantanément amoureux. Il la rappelle et dîne en tête à tête avec elle. Quelques jours plus tard, Aoyama lui téléphone à nouveau. Yamazaki est chez elle, prostrée dans l'obscurité. Elle est seule ou presque. Commence alors pour Aoyama une plongée vertigineuse dans un enfer sanglant, dont les retombées seront excessivement douloureuses.
La critique d'Alice In Oliver:
L'air de rien, cela fait plus de vingt cinq ans que le réalisateur, Takashi Miike, sévit dans le cinéma asiatique. En effet, le cinéaste peut s'appuyer sur une filmographie impressionnante. Takashi Miike est aussi un véritable touche-à-tout et a donc réalisé des adaptations de manga, des films d'horreur, des drames, des thrillers et parfois aussi des oeuvres totalement inclassables.
C'est par exemple le cas de Visitor Q. De ce fait, impossible de ranger Takashi Miike dans un registre particulier. Certes, Takashi Miike réalise des films depuis 1991.
Pourtant, ce n'est qu'à la fin des années 90 que le cinéaste commence à se faire connaître en dehors de ses frontières (le Japon), notamment avec Audition, sorti en 1999. Audition est aussi l'adaptation d'un roman de Ryu Murakami. Encore une fois, Takashi Miike surprend et cherche à tromper son monde avec ce film quasiment inclassable.
Dans sa première partie, Audition prend la forme d'une petite comédie dramatique, à la limite de la romance. Toutefois, dans sa seconde partie, Audition prend une toute autre direction et s'apparente davantage à un thriller particulièrement sanglant, à la limite du torture porn.
Vous l'avez donc compris: Audition s'adresse à un public averti. D'ailleurs, à sa sortie, le film sera interdit aux moins de 16 ans. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Aoyama, 42 ans, est producteur de films.
Sa femme est décédée il y a sept ans, mais il vit toujours sa disparition avec difficulté. Un jour, suivant les conseils d'un vieil ami, Yasuhisa Yoshikawa, il décide de se remarier et organise une audition pour une série télévisée fictive afin de trouver sa nouvelle compagne parmi les candidates.
L'une des dernières à se présenter, Yamazaki Asami, est une jeune femme d'une troublante beauté. Aoyama en tombe instantanément amoureux. Il la rappelle et dîne en tête à tête avec elle. Quelques jours plus tard, Aoyama lui téléphone à nouveau.
Yamazaki est chez elle, prostrée dans l'obscurité. Elle est seule ou presque. Commence alors pour Aoyama une plongée vertigineuse dans un enfer sanglant, dont les retombées seront excessivement douloureuses. Mais avant tout, Audition reste un drame d'une complexité étonnante. Non pas que le film soit difficile d'accès et/ou incompréhensible, loin de là.
En vérité, la grande force d'Audition repose sur son dénouement et notamment sur le passé de ses deux figures principales, à savoir Aoyama et Yamazaki Asami. Dès l'introduction, la vie d'Aoyama semble marquée par la tragédie avec la disparition douloureuse de sa femme.
Les années passent et Aoyama s'est replié sur lui-même. Pourtant, il ne désespère pas et cherche une nouvelle femme capable de faire chavirer son coeur. Il s'agit donc d'un personnage attachant et mélancolique. Quant à Asami, le film fonctionne différemment et fonctionne comme une enquête policière. Plus le film révèle le passé de la jeune femme, plus la tension monte crescendo, annonçant l'inévitable. Pourtant, Asami n'est pas un serial killer assoiffé de chair humaine.
Plus que jamais, il s'agit ici de la revanche de la femme japonaise sur le sexe masculin. A partir de là, Takashi Miike brosse le portrait d'une société japonaise dans laquelle la femme est soumise et doit subir les caprices, la domination et la toute puissance masculine.
Le film oppose sans cesse deux images: la pureté d'Asami et son véritable visage, à savoir celui d'une meurtrière sadique et traumatisée par son passé. Certes, Audition délivre largement la marchandise en matière de séquences sanglantes. Toutefois, le film n'a pas grand chose à voir avec la majorité des productions gores actuelles. Au contraire, Audition est une oeuvre profonde, intelligente et terriblement complexe (comme je l'ai déjà souligné). En l'occurrence, il s'agit même d'un très bon film !
note: 16/20