La folie de Nicolas Sarkozy

Publié le 25 février 2008 par Dedalus

Diabolisation ou lucidité ?


Souvenez-vous, c'était il y a un peu moins d'un an. Le 18 mars 2007 à 19h30, peu avant le début de France Europe Express, l’émission animée par Christine Ockrent, le candidat de l’UMP aux présidentielles, Nicolas Sarkozy, perdait ses nerfs : "Personne n’est là pour m’accueillir. Toute cette direction il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder".

Patienter, lui ? Il ne pouvait en être question et celui qui allait devenir le tout petit président des français - ces pauvres cons, donc - piqua une de ses colères coutumières et hurla : "Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite". Essayant de le calmer, les journalistes lui expliquèrent qu’il devait attendre son tour vu qu’il n’y avait pas d’autre loge de maquillage. Nouveaux hurlements d’un Sarkozy déchaîné : "Mais enfin, il n’y a personne pour m’accueillir. La direction n’est pas là ? Ce n’est pas normal. Qu’est-ce qu’ils font ? Qui suis-je pour être traité ainsi ? " C’est vrai, quoi. Ce n’était déjà pas n’importe qui. C’était déjà Sa Majesté Nicolas Sarkozy, le grand homme avec qui tout allait devenir possible.

Ce fut alors un des nombreux épisodes de la campagne électorale au cours desquels les bloggueurs se déchainèrent et où leur fut fait en retour ce fameux procès en diabolisation.

Ainsi, on pouvait lire sur sarkononmerci.fr, sous le titre La douteuse stature d'un Homme d'Etat :

Ce genre d’anecdotes révélatrices du personnage, il y en a chaque semaine dans le Canard enchaîné, qui n’est pas qu’un "hebdomadaire satirique", comme on dit, mais surtout un journal extrêmement bien informé et qui ne fait de cadeau à aucun homme politique. Avant et après ses prestations médiatiques, Sarkozy pète quasi systématiquement les plombs et entre dans des fureurs noires pour un oui ou pour un non.

[...]

En tout cas il n’a pas "changé". En "off" (c’est-à-dire en "réalité") il est toujours aussi coléreux, impulsif, agité, agressif et irréfléchi. Ce n’est pas vraiment ce genre de "qualités" qu’on attend d’un homme qui aspire à la plus haute fonction à la tête de l’Etat. Il faut une certaine maîtrise de soi pour diriger un pays et par conséquent être susceptible d’avoir à gérer de graves crises qui demandent d’autres réactions que des crises de nerfs.

[...]

Etaient confirmées toutes les inquiétudes que l'on peut nourrir sur ce personnage quant à sa capacité à assumer la charge à laquelle il postule.

[...]

Etait cité une courte analyse psychiatrique :

Fou ? Encore faudrait-il définir la signification du terme.

En ce qui concerne N. Sarkozy, les choses semblent relativement claire pour le thérapeute que je suis.

Il présente les principales caractéristiques d’une névrose paranoïaque: très grande susceptibilité, ego surdéveloppé de façon pathologique, très grande méfiance envers autrui, jugement altéré, etc. La névrose peut se traiter par des séances de psychothérapie: analyse ou autres. Il est assez symptomatique que N. Sarkozy refuse tout débat avec ses concurrents, attaqué sur ses points psychologiquement faibles (ego, susceptibilité,etc), il pourrait craquer et montrer alors sa vraie personnalité. Je le crois assez intelligent pour s’en rendre compte. Cela dit, une névrose est un mal relativement bénin, qui n’a comme effet qu’un caractère assez désagréable pour l’entourage.

La psychose, en l’occurrence la paranoïa déclarée, c’est toute autre chose, c’est ce que le commun des mortels appelle la folie. C’est une maladie mentale grave, nécessitant, le plus souvent une hospitalisation ou, pour le moins, un traitement médicamenteux sérieux. Le tout doublé d’une approche psychothérapie classique.

Dans le cas de N. Sarkozy, nous n’en sommes qu’à une phase de névrose. Malheureusement, sous l’effet d’une brusque décompensation, un névrosé, qui est parvenu à un certain équilibre grâce à des béquilles psychiques, peut brutalement passer à la psychose, par exemple sous l’effet du stress. Peut-on prendre le risque de confier le bouton des armes nucléaires à un tel sujet ?

[...]

L'article concluait alors :

Oui, décidément, non seulement cet homme représente pour la France un danger de régression économique et social, mais également une menace sur les valeurs de la République et sur le rang international que la France se doit de tenir, non pas tant pour ce rang en lui-même, mais plutôt pour le rôle qu'il s'agit pour la France de jouer en Europe, et avec l'Europe, dans le Monde. Les enjeux planétaires sont considérables. Il est à craindre que l'ego surdimensionné et paranoïde de Nicolas Sarkozy puisse à l'occasion se révéler catastrophique.

Ainsi, moins d'un an plus tard, s'il ne s'agit toujours pas de beugler Sarko-Facho - approche bovine qui fut en réalité très minoritaire -, chaque jour semble devoir confirmer les craintes qui furent alors énoncées. Chaque jour, ou peu s'en faut, on comprend qu'au-delà de la seule dimension politique du sarkozisme, il y a un problème avec l'homme lui-même, avec son état psychologique qui justifie bien des inquiétudes quant à sa capacité à assumer le rôle et la tâche qui désormais lui incombent - mais s'en est-il seulement rendu compte ?

Cet homme ne supporte pas qu'on ne l'aime pas. Un homme refuse de lui serrer la main, il lui donne du "pauvre con". Que se passera-t-il lorsque le peuple descendra massivement dans la rue pour dire "Ça suffit ! Casse-toi !" ? Face à la rue et au désamour des français et à leur colère, saura-t-il réagir en homme censé et se comporter en démocrate ? Parviendra-t-il à conserver en situation de crise le sang-froid nécessaire ?

Et si une vague d'attentats terroristes venait à frapper notre pays ?

Le moins qu'on puisse dire est qu'on peut nourrir un sérieux doute.

Devant l'énormité de ce doute et des conséquences qu'il implique, le moins qu'on puisse faire est alors de dire ce doute.

Certains continueront de dire "diabolisation", "dramatisation" ou "manipulation". Pour ce qui me concerne, je dis "lucidité" et "vigilance citoyenne", quitte même à passer pour un "pauvre con".



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