Critiques Séries : The Leftovers. Saison 1. Episode 3. Two Boats and a Helicopter.

Publié le 14 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

The Leftovers // Saison 1. Episode 3. Two Boats and a Helicopter.


On le tient ! Voici donc l’épisode que tous ceux qui ont pu commencer The Leftovers attendait, un épisode au climat tendu mais aussi aimanté. On ne peut quitter l’oeil de l’écran alors que l’histoire que l’on nous raconter est à la fois bouleversante, terrible, tout ce que l’on veut mais jamais vraiment heureuse. Ce nouvel épisode se concentre donc sur Matthew Jamison (incarné par un Christopher Eccleston - Doctor Who, Fortitude -) bouleversant. J’aime bien le fait qu’il soit un homme d’église, pavé au fond de lui d’intentions plus que louables mais qui ne parvient malheureusement pas à amener les foules à le suivre. La foi a semble t-il disparu chez ces gens qui ont perdu des proches il y a trois ans sans raison apparente. Je trouve que cela fonctionne terriblement bien, surtout que l’on ne s’attend pas vraiment à ce que l’univers de The Leftovers évolue de la sorte dans un épisode aussi électrisant, mettant de côté plus ou moins tout le reste juste pour se concentrer sur un personnage qui incarnait auparavant la foi de cette ville. C’était au fond lui qui donnait chaque semaine les bons mots et maintenant le révérend est plus ou moins lynché par certains (ce moment où il se fait tabasser par un homme surgissant dans son église comme un ours enragé).
J’aime bien le fait que la série cherche à creuser ce personnage de façon aussi symbolique. Car la manière dont il est traité par le scénario est finalement assez logique et surtout bouleversante. Il tente de justifier ce qui lui est arrivé, et ce qui est arrivé à tout le monde, en pensant qu’il y a un comment et un pourquoi à tout ça. C’est même le sujet de ses sermons et la série parvient à mettre le tout en lumière de façon très sincère. On croit en la peine de Matthew mais aussi en sa volonté, au fond de lui, qui est celle de plus ou moins changer les choses. Dans le pilote de The Leftovers on découvrait que la religion n’était pas épargnée par ces disparitions puisqu’il y a trois ans, le Pape a lui aussi disparu. C’est bel et bien une symbole d’une religion en perdition totale. Ce que tente alors Matthew de justifier là dedans est très étrange mais la série joue la carte de la subtilité. Le récit ne cherche donc pas à nous bombarder de tout un tas de choses à droite et à gauche. En se concentrant uniquement sur le point de vue de Matthew, on parvient donc à voir les choses qui nous entoure différemment. Les flashbacks que Matthew va avoir à la fin de l’épisode sont presque des symboles de tout ce que cet homme a pu faire apparemment de mal et notamment cette histoire d’adultère. Je me demande s’il a trompé sa femme avec Laurie Garvey ou bien s’il a simplement pensé à le faire.
Dans ses rêves, on peut donc se rendre compte que Matthew est témoin de plus ou moins tout ce qu’il a pu faire de mal dans sa propre vie. Et ce n’est pas bête, bien au contraire, c’est un moyen comme un autre de montrer qu’au fond personne dans cette série n’est vraiment tout blanc et il n’y a pas vraiment d’explication sur pourquoi tous ces gens ont été enlevé il y a trois ans de ça dans le sens où de toute façon, le but de The Leftovers n’est pas de nous dire pourquoi mais plutôt de gérer les conséquences d’un tel acte sur la vie de tous les jours de ces gens. Car les gens sont perdus. J’aime bien aussi le fait que Matthew tente plus ou moins de vivre sa vie comme il la « voit ». Alors que le personnage est de plus en plus perdu et donc hors de contrôle, il va aller jusque dans le jardin des Garvey afin de déterrer de l’argent caché pour tout miser à la roulette au casino dans le but de sauver son église. Il va alors être brutalement battu mais va se relever et tout simplement battre en retour (probablement tuer) l’homme qui avait tenté de le voler quelques secondes auparavant. La scène est terrifiante mais elle démontre à quel point la disparition de ces gens il y a trois ans a rendu les gens complètement fou, cupide, comme s’ils vivaient leur vie comme si c’était la fin.
Car c’est plus ou moins ce que l’on ressent dans ce chaos. The Leftovers parvient par la suite à mettre en scène l’espoir de Matthew qui va enfin pouvoir sauver tout le monde sauf que ce n’est finalement pas vraiment le cas. La réponse est bien différente, beaucoup plus complexe que ça. Nous seulement il va se retrouver dans le coma pendant trois jours mais en plus de ça il va perdre son église au profit de cette étrange secte de gens en blanc. La fin de l’épisode et le regard noir de Matthew laisse forcément espérer une suite des plus machiavélique. De toute façon, je vois mal comment Matthew pourrait s’en sortir. Bien au contraire. Mais il y a aussi le regard en retour, presque pervers de cette femme la clope au bec. J’ai comme l’impression que cette sorte de secte cache quelque chose de bien plus grand que l’on ne pourrait le penser. Je dois même vous avouer que le mystère de cette secte et de son but est bien plus intriguant et intéressant que le pourquoi de la disparition qui, au fond, n’a pas besoin d’explication. Le parallèle très biblique qu’il y a dans cet épisode avec le personnage de Matthew permet forcément de se demander où est-ce que tout cela nous emmène, quel est le but final de The Leftovers mais les questions sont bien posées et la série s’en sert très bien. Par ailleurs, encore une fois, chapeau bas pour la bande son. Retrouver « Take Me to Church » de Hozier à la fin de l’épisode était une fin parfaite.
Note : 10/10. En bref, brillant.