Le déjeuner du coroner de Colin COTTERILL

Par Lecturissime

  

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

A fin des années 70 au Laos, le régime communiste prend le pouvoir sous l'égide du Pathet Lao et provoque la fuite de l'intelligentsia. Le docteur Siri Paiboun, 72 ans, reste même si ses convictions ne sont pas franchement communistes. L'humour de ce vieil homme qui a encore des ressources insoupçonnées lui permet de prendre la vie et la politique avec philosophie. Il devient coroner  et s'adjoint de l'infirmière Dtui et de M. Geung trisomique léger. Entourés des gens qu'il apprécie il mène une vie paisible, rassurante malgré le régime en place. La mort de la femme d'un ponte du Parti et la découverte de cadavres de soldats vitenamiens vont venir rompre sa tranquilité. Il enquête alors en zone sombre, certains semblant pressés de faire disparaître ou apparaître des indices qui orienteraient son enquête.

Des rêves étonnants semblent le mener sur la bonne voie, les morts reviennent de l'au-delà pour communiquer avec lui, et quand il retournera dans son village Hmong natal, il comprendra alors la signification de ces étranges pouvoirs.

Sur fond de situation politique tourmentée, Colin Cotterill meut ses personages habités avec talent et humour. Sur un ton décalé, la situation du Laos communiste est évoquée : les camps de rééducation dans lesquels sont envoyés plus de 40000 laotiens à cette période, la chasse aux Hmongs qui s'ébauchent alors, en raison de leur collaboration avec les américains, le gouvernement autoritaire. La religion et le surnaturel prennent peu à peu le dessus dans la résolution de l'enquête, les accents fantastiques liés à la culture asiatique Hmong enchantent les pages.

Ce que j'ai moins aimé :

L'intrigue avance lentement, laborieusement, et l'ennui finit par pointer son nez... L'originalité de ce roman policier tient dans son contexte géopgraphique, politique et religieux, et ainsi l'auteur offre un roman original, sans être inoubliable !

Premières phrases :

"C'était une audience déprimante, et ça n'était que le début. A présent que Haeng, le magistrat boutonneux, était de retour, Siri devrait s'expliquer tous les vendredis et faire des courbettes à un type assez jeune pour être son petit-fils."

Infos sur le livre :

Le livre de poche

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Lc avec Manu

Le déjeuner du coroner, Colin Cotterill, traduit de l'anglais par Valérie Malfoy, Le livre de poche, 2006, 6.50 euros