"Louise Michel society", Fassin et Boltanski pour une sociologie d’eunuques

Par Sergeuleski

Intervenants : Charles Michaloux, Eric Fassin & Luc Boltanski.

   Jeudi 26 juin dernier, à l’initiative de « La société Louise Michel » une centaine de personnes se sont réunies pour écouter Luc Boltanski et Éric Fassin parler des deux petits livres qu'ils viennent de publier : « Vers l'extrême. Extensions des domaines de la droite », de Luc Boltanski et Arnaud Esquerre ; « Gauche : l'avenir d'une désillusion » de René Fassin.
Le sujet de cette réunion est le suivant : « Situation politique, comment reprendre la main (à gauche, s'entend) ? »

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   On ne s’attardera pas sur le premier intervenant, Michaloux, qui n'aura de cesse d'associer le PS à la Gauche (alors que ce n’est plus le cas depuis quarante ans) ; ce qui augure mal de la suite…

Comme un fait exprès, Boltanski bottera très vite en touche en choisissant de parler non pas d’une Gauche absente et introuvable mais du FN - qu'il a la prétention de comprendre -, tout en finissant son intervention avec des bobos tout aussi introuvables à ses yeux : et puis… « les bobos c’est un terme d’extrême droite » précisera-t-il (ce serait-il alors senti visé ? Vieux bobo Boltanski ?). Il en profitera pour classer Jean Claude Michéa aussi à l'extrême droite ; et là, force est de comprendre que c'est Boltanski, le Pape de la sociologie, qui se venge du fait que Michéa, le sociologue prof de lycée, n'ait pas voulu prêter allégeance (règlements de comptes... tout n'est que règlements de comptes dans ces cercles qui suintent la vanité, l'orgueil et l'arrivisme social des palmes académiques). Il est vrai que lorsqu'on n'a plus rien à dire à propos de « la gauche", le FN est tout choisi car on peut alors, et sans risque, discourir sans fin sur un parti qui a recueilli aux dernières élections 10% des voix de ceux qui sont allés voter.

Au sujet du FN, on n'hésitera pas à corriger Boltanski qui a tout du faux-cul lorsqu'il prétend (mais pas seulement) que ce parti surfe sur un mouvement qui le dépasserait. Non, le FN surfe non pas sur de l’indicible mais sur l'abstention des classes populaires et de l'électorat issu du programme commun des années 70 (« Arrange-toi avec ça Boltanski ! Et bosse un peu pour changer ! »)

   Fassin, lui, petit blanc bec à la chemise mal repassée, tentera d'articuler une réflexion autour de la question du jour : la reprise en main de l’initiative politique à gauche. Au moins, Fassin aura-t-il tenté de se confronter à cette question. Mais pauvrement équipé, et parlant sous l'emprise de son gourou Boltanski, sous son contrôle... pour ainsi dire, sa tentative d’appréhender une réalité complexe échouera très vite et partira en fumée.

A propos du "populisme" Fassin bottera lui aussi en touche car, comme chacun sait, même les universitaires ne savent décidément pas quoi faire de ce "populisme"... qui les effraie tant.

   Avec ce débat organisé par la société Louise Michel, on a là un bel exemple de sociologie d'Etat, sociologie fonctionnarisée et puis aussi : sociologie de bourgeois de centre ville. Et dans l'art d'enc.....ler les mouches, cette sociologie-là est vraiment passée maîtresse car deux attributs la caractérisent : elle n'intéresse que les sociologues fonctionnarisés et ne dérange  personne, et sûrement pas "le système" ; pire encore : elle n'apporte aucune eau au moulin de ce qu'on pourrait appeler "la dissidence". Une sociologie qui ne dialogue qu'avec elle-même, ses semblables ; et puis, pas de débat contradictoire, jamais !

Cette sociologie-là, sociologie de petits bras et de pisse petits, est à la démocratie ce que la censure est à la liberté d'expression ou bien, l'interdiction d'une manifestation pour prévenir le danger de "trouble à l'ordre public" au droit de manifester : du flan, encore du flan, toujours du flan : une sociologie de pâtissier donc.

On notera au passage, l'absence chez les deux intervenants d'une mise en perspective à la fois européenne et mondiale - ou bien plutôt "mondialiste". Nos deux compères cultiveront alors une sociologie non pas de comptoir mais de quartier : le quartier "France" ou bien plutôt le quartier UMPSFN, soit 60% d'abstention. C'est alors - enfants femmes hommes compris -, 40 millions de citoyens que l'on passe à la trappe.


Force est maintenant de parler de sociologie-génocidaire.

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   Qu'à cela ne tienne : quand le peuple éteint son téléviseur et évite comme la peste les réunions de la société Louise Michel, ça donne ça :


   Et là, on est sur le cul. Normal ! Soral n'attend aucun chèque à la fin du mois ; un chèque signé par le contribuable à des "parasites" très certainement surpayés pour ne rien produire qui puisse mettre en danger quoi que ce soit où que ce soit, et en dernier lieu : une idéologie qui n'est qu'une guerre contre les salaires, les droits sociaux, les Etats dans leur version providentielle, et last but not least : la démocratie. Notre démocratie : qui décide de quoi, où, comment et pour le compte de qui.

   Oui, sur le cul, on est ! En effet : en moins de 45mns (vidéo de 2.30 à 44.25) Alain Soral dresse  le portrait d'un monde cadenassé où religion, économie et géopolitique s’entremêlent pour le pire : la prédation, la spoliation et la domination sur le mode suivant : il n'y a pas d'alternative. On pourra toutefois faire l'économie d'une prédiction à propos d'une 3e guerre mondiale qui opposerait la Russie aux Etats-unis pour la simple raison que cette guerre mondiale est déjà là, avec nous, à travers d’innombrables théâtres de guerres locales et extra-locales qui, toutes concordent, convergent, formant bel et bien un « tout mondial » d’une violence guerrière qui n’a rien à envier aux deux guerres précédentes ; guerres, ratonnades, maintien de l'ordre, chaos et barbarie orchestrés et pilotés le plus souvent par les Etats-Unis, ses alliés et complices... car un fauve n'est jamais aussi dangereux que quand il se sent en danger : pour les USA, la menace d'un déclin irréversible ; ou plus précisément, le risque de devoir "partager le monde" avec la Russie, la Chine, l'Inde, l'Afrique et l'Amérique latine, l'Europe ayant déjà été absorbée et mise au pas par les USA : il est vrai que nos "élites" politiques y travaillent chaque jour.

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