Critique Ciné : Fastlife, comédie fast-food

Publié le 19 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Fastlife // De Thomas Ngijol. Avec Thomas Ngijol, Karole Rocher et Julien Boisselier.


Après Le Crocodile du BotswangaThomas Ngijol incarnait avec brio un dictateur africain voulant le retour au pays d’une star du football, Thomas Ngijol reste dans le domaine du sport avec son tout premier film et cette fois ci il incarne lui-même le rôle du sportif, un athlète qui fût un grand champion et puis qui tout d’un coup est devenu la risée de sa discipline. Ce film avait largement de quoi brasser l’univers du sport, les conséquences d’une starification soudaine, la chute vers les enfers, les rapports avec l’argent, etc. Sauf que Fastlife est un film extrêmement lâche qui ne va jamais au bout des choses. Même dans son humour il est extrêmement fainéant et n’apporte donc aucune véritable originalité. C’est une bonne base de départ mais rien n’est fait par la suite pour intéresser ou intriguer le spectateur. J’aurais bien aimé rire par exemple sauf que tout cela manque cruellement de punch. Les blagues sont très souvent réchauffées, ennuyeuses et le pire c’est que Fastlife n’a pas trop de bons sentiments dégoulinants (ce qui aurait probablement été pire). Mais on a l’impression que tout cela ne nous mène nulle part et ce même si la fin est assez surprenante après toute cette morale légèrement pompeuse du retour au pays et de ses leçons.
FASTLIFE : aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres : telle est la devise de Franklin. Franklin est un trentenaire mégalomane obnubilé par l’envie de briller à n’importe quel prix. Il devra choisir entre devenir un homme ou continuer à vivre la Fastlife.
C’est un peu comme déguster un bon fast food, aussitôt mangé, aussitôt sorti. Ma métaphore est peut-être un peu violente au premier abord mais elle est malheureusement vraie avec Fastlife. Tout est dans le titre, tout est donc « fast » mais pas dans le bon sens du terme. On tente de nous raconter quelque chose sans vraiment nous le raconter. Il y a de bonnes idées à droite et à gauche mais cela manque cruellement d’unité. On a donc l’impression de suivre un truc sans grand intérêt. Le problème en plus de ça c’est que j’adore Thomas Ngijol. C’est un bon acteur, à la fois comique et dramatique, mais dans son propre film il ne semble pas savoir comment utiliser tout ça à sa juste valeur. On se retrouve donc avec un film qui manque cruellement de folie, de simplicité et qui semble se complaire dans une naïveté débordante. Je sentais déjà dès la bande annonce que Fastlife n’était pas un film fait pour moi et je suppose que cela va se ressentir dans le box office alors que un bon quart de la salle était déjà partie à la moitié du film. Il aurait fallu apporter un peu de ce grain de folie qui fait généralement la force des films avec Thomas Ngijol et accessoirement Fabrice Eboué (qui fait un caméo un peu trop court à mon goût dans le film).
Dans un sujet vu et revu, surtout cette année dans la comédie française (le sport était une thématique très rebattue entre Les Rayures du Zèbre ou encore Le Crocodile du Botswanga) et c’est certainement ce qu’il y a de plus dommage. J’avais envie d’aimer Fastlife malgré tout ce que j’avais pu voir qui ne me donnait pas du tout envie (que cela soit la bande annonce, le casting de seconds rôles comme Julien Boisselier, acteur de téléfilm). Je ne comprends donc pas vraiment où voulait en venir Fastlife mais ce n’est pas un film dont j’ai envie de me souvenir. Bien au contraire, j’espère sincèrement que Thomas Ngijol (qui fera probablement d’autres films dans le film) va apprendre de cette erreur et nous délivrer un truc un pue plus fou, consistant et travaillé. Car en plus d’être une comédie, ce film avait largement de quoi être beaucoup plus travaillé sur le fond. La forme n’était finalement pas ce qu’il y avait de plus important, bien au contraire. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé si ce n’est rien du tout. Avec des gags mieux écrits, on aurait clairement pu avoir un film plus efficace.
Note : 3/10. En bref, Thomas Ngijol rate son premier film. Ce n’est qu’un premier après tout.