Jacques Ancet – Poème (2005)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Au matin, pourtant, tout ressemblerait au
bonheur. Si on savait ce qu’est le bonheur. La
lumière et la chaleur pourraient en donner
une idée sans cette sorte d’ombre qui glisse
entre objet et regard. C’est peut-être pour ça
qu’on est perdu. Parce qu’on ne coïncide pas.
Ou si peu. Et c’est ce peu qu’on cherche.
Entre deux gestes, deux mots, au milieu de
la foule, dans une pièce vide. Faute de
mieux, on dit : c’est un souffle, c’est de l’air.
Comme celui, léger, qui entre par la fenêtre
entr’ouverte. L’embrasure, oui mais sans la
beauté du mot. Alors on guette. Ça ne viendra
pas, mais on guette.

***

Jacques Ancet (né en 1942 à Lyon)Diptyque avec une ombre (2005)