New-York Melody

Publié le 24 juillet 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Les films sur New York sont légions – c’est sans doute la ville la plus filmée au monde. Les films musicaux sur New York sont très nombreux aussi. Le synopsis de New York Melody ne laissait pas présager d’un long-métrage très original :

Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d’autant plus magique pour les deux anglais qu’on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l’idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et… une attachée de presse. Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l’emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s’adonne à sa plus dangereuse passion : l’alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,… Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique… Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons…

La fin aurait presque pu être écrite par avance.

Et pourtant. Le réalisateur de Once livre là un joli film, un film estival, sympathique et lumineux, le tout en musique. C’est d’ailleurs dans la musique que l’histoire trouve son originalité. Le producteur… et sa protégée …, ne parvenant pas à obtenir les subventions d’un studio, décident d’enregistrer directement dans les rues de New York. Se succèdent des scènes plutôt drôles où on les voit embaucher des musiciens venus de tous horizons, et même des enfants jouant au ballon pour faire les chœurs. Les répétitions et les enregistrements sont ponctués de cocasses courses poursuites avec la police et d’interruption de voisins mécontents.

Même si, au début, Mark Ruffalo est un peu agaçant et Keira Knightley semble jouer son propre rôle, on s’attache facilement à ces personnages un peu outsiders. D’autant plus que l’écueil de la romance facile qui aurait pu découler de cette rencontre est évité, ce qui empêche le récit de perdre son fil principal. Les seconds rôles sont de qualité, aussi bien la fille de Dan, Violet, jouée par Haailee Steinfeld (True Grit) ado aux dehors de rebelle, mais tendre à l’intérieur, que l’ami de Greta, Steve (James Corden) un trublion très british qui provoque la plupart des éclats de rire du public. Les musiciens sont malheureusement trop peu approfondis et manquent de relief.

Tous ces personnages cherchent tant bien que mal à produire ce qui leur plaît dans une industrie bien rodée. C’est d’ailleurs la thèse pas très subtile du long-métrage : l’originalité est préférable à la conformité, et les studios sont tellement dans une logique de profit qu’ils manquent de belles occasions. Deux personnages représentent le côté obscur : Saul, ami de Dan avec qui il avait fondé une maison de disque indépendante et Dave, ex-copain de Greta qui s’est fait avalé par le système (clin d’œil à la profession de son interprète, le chanteur des Maroon 5 Adam Levine).

Mais quelles que soient les raisons qui pourraient pousser à aller le voir, New York Melody est avant tout un film sur la Grosse Pomme. Filmée de façon assez classique, mais dans une lumière qui y apporte un certain charme. C’est le New York des musiciens qui est raconté là, comme il l’a déjà été, n’y apportant pas grand-chose de plus, si ce n’est une envie d’y aller à son tour.

New York Melody est un joli film d’été, présentant des personnages attachants et un portrait de New York certes conventionnel mais qui laissera un agréable sentiment.

New-York Melody. De John Carney. Avec Mark Ruffalo, Keira Knightley, Haille Steinfeld, Adam Levine, James Corden, CeeLo Gree, Catherine Keener, Aya Cash, …

Sortie le 30 juillet 2014