La montée est agréable et nous permet, à chacune des nombreuses pauses - ok, ce ne sont que 265 mètres de dénivelée, mais à presque 3000 mètres d'altitude, sous un soleil brûlant, avec un vent sec qui soulève des kilos de poussière, et sans acclimatation préalable, c'est dur !-, cela nous permet, donc, de nous rendre compte de la dimension de cette métropole qui a grossi si vite et si loin dans sur les cerros en si peu de temps. Aujourd'hui, les quartiers nord sont peuplés de villas avec piscine, et les quartiers sud s'étendent bien au delà des yacimientos petroliferos, sur des collines qui ressemblent plus à des favelas prêtes à s'effondrer à la moindre pluie qu'à une organisation urbaine.
Qu'importe, le cerro Tunari, couvert de la neige de ces derniers jours, veille sur la ville et unifie le tout, le sud et le nord, les pauvres et les riches. Plus loin, la laguna Alalay a elle aussi changé de visage au fil des années. Recouverte d'algues vertes il y a quelques temps, elle est aujourd'hui nettoyée consciencieusement grâce à un énorme budget dédié à cela, mais a lamentablement rétréci. Les anciennes municipalités voulaient l'assécher pour y construire des terrains de sport et autres infrastructures, les cochabambinos ont dit non, qu'elle se tarisse elle-même si c'est le destin mais qu'on nous la laisse.