Alain Borne – Poème

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Ne rêves pas car ton rêve est petit, il ne deviendra jamais deux ailes qui t’enlèveront d’ici.
Il n’y a d’ailes nulle part ni d’air ni d’ailleurs.
Même autre chose serait dérision comme de passer du pain au fruit qui ne change pas ta bouche vorace vers le ventre.
Même changer ta bouche te serait dérisoire.
Même changer ton âme.
Même tomber en Dieu, même si Dieu soudain se mettait à luire d’éveil et d’orage.
Même si Dieu devenait Dieu.

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Alain Borne (1915-1962)Le plus doux poignard (1971)