Christian Gerondeau : «L’écologie, c’est la nouvelle maladie infantile du communisme»

Publié le 30 juillet 2014 par Lecriducontribuable

Christian Gerondeau a accordé cet entretien aux Enquêtes du contribuable dans le cadre du numéro d’août/septembre consacré à l’écologie. 

La justice a relaxé en mai dernier des faucheurs d’OGM. Quelle est votre réaction ?

L’incompréhension. Voilà des personnes qui bravent la loi et qui ne sont pas sanctionnées. Pourquoi ? Parce que nous vivons sous le règne du politiquement correct et que cette pensée dictatoriale finit par influencer la justice. C’est regrettable.

Comment parvient-on à créer des mythes écologiques de grande puissance, comme celui du réchauffement climatique ?

Ce résultat n’est pas le fruit du hasard. Il a été atteint de façon méthodique, professionnelle. J’ai consacré un long passage à ce thème dans mon dernier livre, «Ecologie, la fin». La thèse du réchauffement résulte des convictions d’un petit groupe de personnes qui ont pris le pouvoir à l’ONU il y a une vingtaine d’années en faisant alliance avec de grandes ONG : WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre… C’est le point de départ. Depuis, la conviction selon laquelle la production de gaz carbonique est néfaste à la couche d’ozone s’est répandue bien qu’elle soit totalement inexacte, notamment grâce à des satellites de l’ONU, comme le GIEC. En France, à de rares exceptions, les médias et les politiques se sont alignés sur cette ligne dictatoriale.

La conviction selon laquelle la production de gaz carbonique est néfaste à la couche d’ozone est totalement inexacte

Quel est le but recherché par ceux qui propagent ces mythes ?

Le but recherché découle de l’idéologie néfaste selon laquelle tout ce que fait l’homme ne peut être que négatif. C’est une tradition idéologique héritée d’un rousseauisme mal assimilé et que partage une partie de la population, minoritaire, mais influente.

Pour ces gens, le réchauffement climatique a été perçu comme l’occasion idéale de démontrer que les actions de l’homme sont mauvaises. Dans les années quatre-vingt, on a constaté que la présence de gaz carbonique dans l’atmosphère a augmenté d’environ 40% depuis la révolution industrielle. Et qu’un léger réchauffement climatique, environ 0,5 degré, s’est produit entre 1975 et la fin des années 90.

Il n’en fallait pas plus pour que les écologistes affirment que c’est l’augmentation du gaz carbonique qui est responsable de cette montée de la température. « La preuve est là », ont-ils affirmé en prédisant un avenir catastrophique : montée des eaux, cataclysmes… Ces prévisions sont une farce. En réalité, le climat a toujours changé, indépendamment du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère. Aucun rapport de cause à effet n’a été établi entre le 1er et le 2e facteur.

Ce fameux réchauffement climatique avec lequel on nous assaille de tous côtés n’existe pas

Sous Louis XIV, la France a traversé une période glaciale et quand on l’a découvert, le Groenland était vert. Mieux : ce fameux réchauffement climatique avec lequel on nous assaille de tous côtés, n’existe pas : depuis une quinzaine d’années, la température moyenne ne progresse plus. Elle est stabilisée.

Pourquoi la communauté scientifique est-elle si réceptive à cette grande peur ?

Les grands laboratoires de recherche ont besoin de dollars pour tourner et ils savent qu’il est préférable de se positionner en faveur de cette thèse pour profiter de la manne des subventions.

Des intérêts économiques sous-tendent-ils le mouvement écologique ?

Les industriels se sont greffés sur ce mouvement mais ils n’en sont pas à l’origine. Ils se sont placés sur le marché et cherchent à le développer via la fabrication d’éoliennes et de panneaux solaires. Ils y sont encouragés par les politiques qui, de droite comme de gauche, jouent la carte des énergies alternatives afin de ne pas se mettre en porte-à-faux avec le politiquement correct.

Ce ralliement s’observe au plus haut niveau, celui du G8 et du G20. Et, même s’il s’agit d’un simple engagement formel, il ne faut pas oublier que le second mandat du président Obama a été placé sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique.

Quel est le coût financier de la politique environnementale pour un pays comme la France ?

Estimé lors du Grenelle de l’environnement, il dépasse 400 milliards d’euros sur 10 ans, soit environ 2 % du PIB annuel. Ces sommes pourraient être employées à meilleur escient.

L’écologie est-elle de gauche ?

Fondamentalement de gauche, oui, car c’est la négation de la liberté humaine et la volonté d’imposer au peuple les mesures nécessaires à son bonheur. L’écologie est la nouvelle maladie infantile du communisme. Ses principaux animateurs sont passés du rouge au vert. Ils ont été repeints, mais ils défendent toujours la même vision du monde : l’individu ne sait pas ce qui est bon pour lui, c’est à la société de le lui apprendre.

Pensez-vous qu’il faille remettre la filière nucléaire en cause ?

Certainement pas. Ce que veulent les écolos, c’est réduire la part du nucléaire dans la production nationale d’électricité de 50 % d’ici une vingtaine d’années. La production d’origine nucléaire représente aujourd’hui de 75 à 80 % de la production nationale et on nous explique que l’éolien et le solaire combleront la différence. C’est impossible.

Les énergies alternatives ne pourront pas fournir ce différentiel, car elles en sont technologiquement incapables. Une éolienne ne fonctionne pas quand il n’y a pas de vent et elle est à l’arrêt les trois quarts du temps. Alors que fait-on? On arrête les usines quand il n’y a pas de vent ? De leur côté, les panneaux solaires ne fonctionnent que lorsque que le ciel est dégagé et leur taux d’utilisation est, en moyenne, de 11 %. Faut-il stopper la production quand le ciel se couvre ?

En réalité, le recours aux énergies alternatives nécessite de doubler les équipements pour disposer de la réserve de production électrique nécessaire pour faire tourner l’économie nationale. Le risque, c’est que l’on remplace le nucléaire, peu polluant, par des centrales thermiques qui rejettent beaucoup plus de polluants. Prendre parti pour cette alternative, c’est prendre parti pour la pollution. Apparemment, ce paradoxe ne gêne pas les écolos.

Le principe de précaution vous semble-t-il contradictoire avec le progrès scientifique ?

Demander aux scientifiques de démontrer que ce qu’ils découvrent n’est pas dangereux, c’est demander l’impossible. Lorsque l’on découvre de nouveaux matériaux pouvant être utiles, comment apporter, dès le départ, la preuve de leur innocuité ?

Le pire est que c’est sous une présidence de droite que ce principe de précaution a été inscrit dans la Constitution. Notre pays doit être le seul au monde à l’avoir fait!

Que pensez-vous de l’interdit écologique concernant les schistes bitumineux ?

Dans le contexte économique actuel, je pense qu’il faudrait être fou pour ne pas recenser les ressources naturelles d’hydrocarbures dont nous disposons et, éventuellement, les exploiter. C’est pourtant ce qui se passe.

Là aussi, les prophéties catastrophistes font loi, même si la réalité industrielle offre les garanties nécessaires. Aux Etats- Unis, il se creuse environ 10 000 puits tous les ans, pour trouver du gaz ou du pétrole. On n’y recense aucun problème écologique majeur. Pour éviter les problèmes écologiques, un certain nombre de précautions sont à respecter. On les connaît, elles sont au point. L’immense majorité des exploitants les respecte. Pourquoi pas les Français ?

Si on suit les préconisations du Grenelle de l’environnement, le prix de l’électricité bondira de 50 % dans les prochaines années

Faut-il supprimer le ministère de l’Environnement ?

Ce n’est pas un problème d’actualité mais j’observe que la question est parfois tranchée positivement. C’est notam- ment le cas en Australie où, sauf erreur de ma part, l’importance de ce ministère a été ramenée à peu de chose depuis les dernières élections. L’ancien gouvernement voulait instaurer une taxe sur les émissions de gaz carbonique. Les électeurs l’ont refusé.

Quelle est la légitimité de la fiscalité écologique ?

Elle n’a pas de légitimité. Son objectif est de lutter contre l’effet de serre et les émissions de gaz carbonique. La question à se poser est : est-ce que cela sert à quelque chose ? La réponse est non.

La France est déjà un pays vertueux. Elle représente de l’ordre de 1 % des émissions mondiales de CO2 contre, par exemple, 25 % pour la Chine. Le volontarisme national n’aura aucun effet au niveau mondial, si ce n’est de compliquer la vie de beaucoup de gens pour rien puisque, je le répète, il n’y a aucune preuve que les émissions de CO2 modifient le climat.

Combien de temps faudra-t-il pour dissiper la grande peur climatique ?

Je pense que ces mensonges n’auront qu’un temps. Le réchauffement climatique s’est arrêté voici près de 20 ans et on continue à agiter le drapeau rouge comme si cela s’aggravait ! C’est l’ère du mensonge. Certains pays, dont le Canada, commencent à se libérer de cette idéologie totalitaire. D’autres suivront, peut-être sous la pression des consommateurs.

Si on suit les préconisations du Grenelle de l’environnement, le prix de l’électricité bondira de 50 % dans les prochaines années, alors que le pouvoir d’achat des ménages régresse. Quand ils vont réaliser que les efforts financiers qu’on leur demande n’ont aucune justification scientifique, les ménages se manifesteront, tout du moins on peut l’espérer.

Il y a-t-il un nouveau méga mythe écologique dont vous ayez anticipé la naissance?

Je pense qu’il sera très difficile de supplanter la fable du réchauffement climatique, très puissante et qui déclenche un fort complexe de culpabilité puisque l’on accuse la génération actuelle de pourrir l’avenir des générations suivantes, sans aucune preuve scientifique, je le répète.

Propos recueillis par Didier Laurens

«L’écologie, oui ! Les écolos, non !», Les Enquêtes du contribuabln°6 août/septembre 2014 – 68 pages, 3€ 50. En kiosque le 15 juillet et en vente en ligne sur  www.contribuables.org/boutique (port gratuit).