Les marmottons s’amusent…

Par Spiga

Les duels toutes dents (de lait) dehors ne sont que des jeux inoffensifs entrecoupés de moments de toilettage mutuels visant à renforcer les liens au sein de la communauté…

L’observation de marmottons qui découvrent le monde est un petits bonheurs de la vie dont je ne peux plus me passer. La journée de lundi était grise et le ciel chargé, mais les 3 jours et 4 nuits passés dans les murs de l’hôpital demandaient d’être équilibrés par un moment d’évasion dans la nature sauvage.

Arrivé près du terrier de mes jeunes amis au petit matin, j’étais curieux de voir dans quel terrier les petits êtres avaient passé la nuit, et quel serait leur comportement en ignorant qu’un humain s’est installé non loin de là pour les guetter. La matinée a été riche en observations en tous genres sur les us et coutumes de ces rongeurs terrassiers extrêmement sociables (d’autres images suivront prochainement).

A l’instar d’une cour de récréation, l’observation attentive des six marmottons permet de distinguer des tempéraments bien différents. Il y a la meneuse qui s’éloignent du terrier principal d’une patte assurée à la découverte du vaste monde, les deux suiveuses qui lui emboite le pas avec insouciance, la petite craintive qui reste toujours à proximité de la galerie où se trouve une marmotte adulte, la musicienne qui affûte ses cordes vocales pour entonner des concerts de sifflement sitôt qu’un passereau approche la petite compagnie, et la bagarreuse qui le loupe pas une occasion pour en découdre avec ses congénères.

L’action se déroulant à proximité de l’objectif, certaines attitudes très expressives ont pu être saisies. Mais ne vous fiez pas aux apparences, ces duels fratricides toutes dents (de lait) dehors ne sont que des jeux inoffensifs ponctués de toilettages mutuels visant à renforcer les liens au sein de la communauté. Point de blessures, de cris de douleurs ou d’agressivité gratuite, les marmottons s’amusent simplement quelques instants avant de reprendre leur quête d’herbes grasses sur leur territoire, le tout sous la surveillance étroite de leur mère. Elle n’est jamais bien loin, à demi cachée par une grande gentiane en fleur masquant l’entrée de son terrier, prête à sonner l’alerte au moindre danger venu du sol ou des airs. Le photographe n’en faisait visiblement pas partie aujourd’hui, pour son plus grand plaisir…

Val-de-Travers, le 3 août 2014