Ingrédients pour une vie de passions formidables

Publié le 04 août 2014 par Lecteur34000

« Ingrédients pour une vie de passions formidables »

SEPULVEDA Luis

(Métailié)

« Je suis un chilien sans un document qui l’atteste mais peu m’importe car, où que je sois, il me suffit de regarder vers le sud pour sentir sur mon visage l’air austral qui, dans ma mémoire têtue, a toujours l’odeur de la solidarité et de la volonté de construire un pays meilleur. »

Voilà. Voilà, en quelques mots, ce qui explique tout l’intérêt que porte le Lecteur à Luis Sepulvada. Comme ici, dans un ensemble a priori hétéroclite de textes. Mais des textes qui se relient entre eux, qui se façonnent mine de rien une unité, celle-là même que Sepulveda laisse deviner qu’elle n’appartient qu’au peuple chilien. Cette âme qu’en quelque sorte, l’écrivain avait enfoui dans les profondeurs de sa mémoire durant les longues années de l’exil.  Car Luis Sepulveda fut une victime de la dictature perpétrée par le sinistre Pinochet. Ce sont l’émergence des années du Chili de l’Unité Populaire, le souvenir d’Allende, celui de Neruda qui ont évidemment le plus touché le Lecteur. Puisque, quarante ans après les effroyables évènements, sa blessure à lui ne s’est toujours pas refermée.

Encore que ! N’est-il pas, lui aussi, le « Viego » ? Ce vieil homme qu’indigne et révolte toujours l’abjecte rapacité des Maîtres du Grand Désordre Capitaliste ? L’ensemble des récits publiés dans ce livre établissent comme une sorte de lien de parenté, de proximité, qu’accompagne et qu’exalte une bien belle fraternité, à un point tel que le Lecteur en reste tout bouleversé.