Papyllon

Publié le 05 août 2014 par Réverbères
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Mine de rien, être grand-père, ce n’est pas n’importe quoi.
Biologiquement parlant, c’est un peu avoir accompli son rôle de perpétuation de l’espèce. On n’a pas seulement participé à la génération suivante, mais voilà qu’on contribue à une vision plus lointaine, susceptible de participer pleinement au prolongement biologique. En quelque sorte, on a fait ce qu’on devait faire. D’un strict point de vue biologique. (Ce qui ne veut pas dire d’ailleurs que celui qui ne se retrouve pas grand-père n’a pas fait ce qu’il devait faire ! Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas !).
Affectivement parlant, c’est plus mystérieux et plus fantastique. La relation avec le petit se construit sur une toute autre base que celle créée entre père et fils/fille. Il y a une liberté en plus, tout en ayant un recul plus important. La responsabilité est de toute évidence différente, même si elle existe tout autant. La différence rejoint la dimension biologique : les grands-parents ne sont pas là pour « nourrir » leur petit-enfant. Ils n’ont justement plus de responsabilité biologique. Leur seule responsabilité est désormais affective : participer, en deuxième ligne, au développement de cette vie en quête d’autonomie. L’enfant ne s’y trompe pas : il découvre dans cette relation une distance bienveillante qui l’aide à progresser.
Je suppose que tout grand-père trouve son petit-fils extraordinaire. C’est mon cas. J’ai rarement vu un enfant aussi souriant, aussi enthousiaste de retrouver quelqu’un qui l’aime, aussi attentif à tout ce qui se passe autour de lui, aussi fin dans les gestes, aussi volontaire quand il s’agit d’obtenir ce qu’il sait qui lui sera donné, aussi confiant dans le vol d’un papyllon. Sans doute suis-je un peu subjectif ! Mais que c’est bon !