14 août / Futile erreur fatale

Par Blackout @blackoutedition
14 août Futile erreur fatale Il a menti à son psychiatre ! Le psychiatre, le seul homme avec les curés pour les crôayants à qui l'on peut tout dire, impunément ou presque. Avouer qu'on se masturbe tous les soirs où l'on est seul, c'est-à-dire tous les soirs, chuchoter qu'on rêve d'assassiner sa mère et d'autres fariboles plus saugrenues encore. - Bien, quoi d'autre ? - C'est tout. C'est tout, vous ne m'enfermez pas ? vous ne me bombardez pas de neuroleptiques supplémentaires ? Vous ne me dénoncez pas à la police ?... Vous n'appelez pas ma mère ? Il a menti à son psychiatre ! Quoi de plus grave ? Quoi de plus inutile ? De toute façon le psychiatre a un don de double vue, il sait que vous mentez et quand vous mentez... Il a menti à son psychiatre ! - Prenez-vous toujours vos médicaments ? Silence coupable, trois secondes, pas plus, trois secondes ont suffi... - Oui, assure l'homme, qui tente de se sevrer. Un jour où l'autre, demain, peut-être sera-t-il terrassé par une crise d'épilepsie enlevé par les délices trompeurs d'un délire mystique sûrement déchaîné par un accès de violence aussi soudain qu'imprévu abattu par un souhait cinglant de suicide... ...Et si c'était lui qu'avait raison ?

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