Scène de l’hypocrisie Dom Juan : la tirade du séducteur

Publié le 14 août 2014 par Ciemichelb

QUOI ? Tu veux qu’on se lie… ? ” Dom Juan/Sganarelle… une discussion entre maître et valet… deux visions différentes sur l’amour… L’ un d’un séducteur ( vous avez reconnu Dom Juan !) et l’autre de Sganarelle, valet honnête et bras droit de Dom Juan.

Pour Sganarelle, le mariage est un mystère sacré et Dom Juan prend beaucoup de risque à se jouer comme il le fait du ciel… Pour lui, les libertins ne font jamais une bonne fin et il trouve “fort vilain d’aimer de tous côtés” comme son maître le fait…

La vie qu’il mène ne lui plaît pas, c’est une “méchante vie” , une vie qui le scandalise et qui va à l’encontre de tous ses principes ! Il va essayer de lui exposer sa manière de penser sur le sujet, mais attention… tout en douceur ! Il n’est que son valet après tout ! Et il ne veut pas s’attirer les foudres de son maître ! Il va quand même tenter de le raisonner…

Mais, face au discours de son valet, Dom Juan va se défendre ! Dans un long monologue, il nous fait part de ses intentions envers les femmes… Une vision qui révolutionne les codes et les coutumes de l’époque !

Alors que pense vraiment ce séducteur ?

Première chose : pour lui, “ l’honneur ” d’être fidèle à quelqu’un ne serait qu’un leurre… une illusion qui donnerait l’impression “d’être mort dès sa jeunesse”... On l’aura compris pour lui la fidélité ne fait pas partie de ses valeurs ! On dirait même qu’il faudrait plus de courage à être infidèle… la constance est comme il le dit “bonne que pour des ridicules”…

Pour lui, l’amour qu’il donne à “toutes ses belles” est presque une question de justice… Il ne peut laisser une femme dans la douloureuse posture de ne pas avoir été séduite ! “Je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages”… Le malin ! Il arrive à retourner la situation à son avantage… et à légitimer ses actes !

Seconde chose : pour Dom Juan “Tout le plaisir de l’amour est dans le changement” … Il explique qu’il prend du plaisir à séduire, à faire plier “l’innocente pudeur d’une âme, qui a peine à rendre les armes”. Une fois la fille séduite, il n’a plus d’intérêts… sa passion s’éteint à coup sur.

C’est un éloge paradoxal car il met en valeur l’infidélité.

L’infidélité pour lui est une vertu ! Quel paradoxe !

Cie Michel B Dom Juan de Molière au Théâtre Espace Marais

Artistiquement,

S.R