Samir est un personnage sulfureux : brillant avocat et vie rangée avec une femme aimante et des enfants, en façade. Mais Samir a une double vie. Il ne peut se passer des femmes, du sexe. C'est un personnage qui nous fait penser à DSK sur cette partie-là mais aussi sur la destruction médiatique et l'enfermement aux US qu'il va subir. Samir est un être fascinant, énervant mais aussi touchant. J'ai aimé sa relation avec sa maman, ce mal-être qu'il porte en lui de "cacher" sa véritable identité et s'il fait envie de par sa réussite, la fin est très touchante et fait réfléchir à la notion de liberté dans notre société.
Le personnage de Samuel est complexe. Ecrivain raté en première partie d'histoire, sa relation avec Nina est assez névrotique. Le côté "je suis un raté et je me plains" m'a agacé et j'avoue avoir passé quelques chapitres le concernant. J'ai préféré son rapport aux autres dans la seconde partie du livre même si je trouve le retournement de situation un peu tiré par les cheveux. J'ai néanmoins aimé la mise en lumière des relations que lui aussi a avec la presse.
Nina, elle, est la grande perdante à mon sens. Je trouve que ce personnage a moins de profondeur et hormis une beauté hors-pair mentionnée de nombreuses fois, rien dans son côté intellectuel ne m'a semblé justifier l'amour inconditionnel que Samuel et Samir lui porte.
Même si j'ai vraiment lu ce roman très vite, en étant tenue en haleine par l'écriture de Karine Tuil, je trouve peut-être que l'auteure a voulu traiter trop de thèmes et que le lecteur doit engranger trop d'informations, notamment la partie sur le frère de Samir. J'aurais peut-être aimé moins de thèmes mais plus de profondeur dans certains personnages. Ceci dit, c'est un bon livre dont le retournement de fin fait profondément réfléchir à la notion de liberté et de réussite dans notre société.