Une économie "verte" d'ici 2050 en Russie

Publié le 19 août 2014 par Blanchemanche
MOSCOU, 19 août - RIA Novosti


Kommersant
L'économie russe pourrait devenir "verte" d'ici 2050 sans pertes notables pour la croissance ou les revenus de la population, selon les conclusions de la partie russe de l'étude mondiale "Les voies vers une décarbonisation profonde", écrit mardi le quotidien Kommersant.En optant pour cette voie les dépenses seraient 10 à 20% supérieures par rapport au développement économique classique, tout en préservant les ressources et en minimisant la pollution de l'environnement, estiment les auteurs du rapport. Cependant, les autorités devraient renoncer au mécanisme habituel de redistribution de la rente pétrogazière.Les chercheurs des 15 plus grandes économies mondiales qui représentent 70% des émissions globales de CO2 ont publié les résultats préliminaires de l'étude qui analyse les possibilités de décarbonisation des économies d'ici 2050. L'objectif de cette recherche consiste à trouver un moyen de retenir le réchauffement climatique mondial à hauteur de deux degrés. La version complète de l'étude supervisée par deux centres de recherche français – le Réseau des solutions pour le développement durable (SDSN, Sustainable Development Solutions Network) et l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), sera présentée au sommet sur le climat organisé par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, le 23 septembre à New York.Les auteurs du rapport se demandaient à quoi ressembleraient les économies nationales si l'objectif de "décarbonisation profonde" était fixé. Les chercheurs ont analysé le potentiel technique et économique du développement "vert" à condition de maintenir le niveau des revenus et du PIB. Les résultats obtenus indiquent que "les plus grandes économies mondiales ont des possibilités de décarbonisation et cela ne représente pas des sommes mirobolantes ou un effondrement économique", souligne le superviseur du programme Climat et Energie de WWF pour la partie russe, Alexeï Kokorine.La principale conclusion pour la Russie, selon Iouri Safonov du Haut collège d'économie, est une possibilité réelle de décarbonisation de l'économie nationale d'ici 2050 tout en conservant la croissance économique et le revenu par habitant (pronostic – jusqu'à 40 800 dollars par habitant au niveau d'inflation de 2012). Les chercheurs ont utilisé un modèle spécialement conçu en employant des pronostics officiels du développement économique, l'estimation de la population russe par l'Onu (120 millions d'ici 2050), ainsi que les caractéristiques technologiques et économiques principales de diverses sources énergétiques. La balance énergétique du pays obtenue est la suivante: les énergies renouvelables représenteront près de 50% (dont près de 15% en grands barrages, le reste en nouveaux types d'énergie renouvelable), 30% de gaz et de charbon, et 20% de nucléaire. Il est possible que d'ici 2050 la demande en pétrole diminuera dans le monde car sa consommation concerne essentiellement le secteur des transports, qui assiste à une expansion de véhicules électriques, suppose l'expert.D'après Iouri Safonov, les émissions de gaz à effet de serre en Russie augmenteront jusqu'à 2030 avant de commencer à diminuer progressivement. Par ailleurs, selon les chercheurs, les dépenses en cas de décarbonisation profonde seraient de seulement 10 à 20% supérieures par rapport au développement économique classique, car les équipements usés et obsolètes devront être remplacés de toute façon. De plus, l'économie obtiendra des profits supplémentaires grâce à la réduction de la pollution et à l'économie des ressources.