Critique Ciné : SMS, suspendu au bout du fil

Publié le 20 août 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

SMS // De Gabriel Julien-Laferrière. Avec Guillaume de Tonquédec, Géraldine Pailhas et Anne Marivin.


Des comédies nunuches en France, on sait faire. Surtout quand les noms sont aussi courts de RTT à SMS, il n’y a donc qu’un pas. On prend un personnage à première vue ordinaire et on lui donne l’occasion d’en faire des tonnes alors que sa vie est en train de basculer. SMS c’est sympa une bonne demi-heure et ensuite ça s’enlise et on s’ennuie terriblement. J’avais pourtant envie d’apprécier cette histoire de vie qui bascule. La bande annonce, sans être bonne, donnait envie de connaître le destin rocambolesque de Laurent. Et puis je me suis dit qu’il fallait finalement être méfiant. Notamment car les films français et plus particulièrement les comédies de ce genre là ne sont pas toujours les plus belles réussites du monde. Si l’on peut apprécier de voir la belle énergie qu’insuffle Guillaume de Tonquédec (Fais pas ci, fais pas ça) dans son rôle, je reste tout de même assez déçu de la tournure des choses. On a donc l’impression que le film veut trop en faire dans les bons sentiments ce qui a du mal à correspondre à ce que je recherche, malheureusement. L’acteur retrouve le réalisateur de Fais pas ci, fais pas ça : Gabriel Julien-Laferrière qui ne fait pas grand chose de nouveau non plus.

9:00 Laurent reçoit un SMS / 9:01 Il se fait voler son portable
9:30 Son fils disparaît / 10:00 Sa maison brûle / 10:15 Sa femme le quitte
10:30 Son entreprise est liquidée / 11:00 Il est en garde à vue.
Et ce n’est que le début des emmerdes…

Comme je le disais plus haut, entre RTT (avec Kad Merad) et SMS il n’y a qu’un pas. Et cela se vérifie tout au long du film. Malheureusement. En effet, on se rend rapidement compte des problèmes qu’il y a dans le scénario. Si le début du film est ultra rythmé et sans temps morts (je me suis même demandé si finalement je n’allais pas adorer ce film), rapidement le tout prend une tournure de leçon de vie particulièrement ennuyeuse et rébarbative. Car c’est encore et toujours la même chose et la même manière de faire ces choses. Ce qui sauve donc le film d’un vrai naufrage c’est Guillaume de Tonquédec, juste entre comédie noire et comédie dramatique où la vie d’un homme bascule complètement. On aurait pu s’attendre à mieux c’est certain mais je ne vais pas non plus trop bouder mon plaisir. Par la suite cela devient poussif, notamment lors de l’apparition d’une Géraldine Pailhas qui minaude chacune de ses expressions figées sur son visage. On a même l’impression parfois qu’elle s’ennuie à incarner le rôle de l’amante passagère. C’est une actrice avec laquelle j’ai déjà du mal en temps normal mais alors là, je pense qu’il est impossible pour moi d’apprécier sa prestation pleine de minauderies.

Quoi qu’il en soit, cette comédie déjanté se veut pleine de référence (notamment à After Hours de Martin Scorcese) sans jamais atteindre des sommets. Adapté d’un livre (oui oui…), SMS est donc une comédie française médiocre qui navigue entre certaines bonnes idées bien exploitées et d’autres avec lesquelles le film ne parvient pas à aller au bout. C’est certainement ce qu’il y a de plus dommage car j’aurais tellement aimé que SMS choisisse soit d’être une comédie noire jusqu’au bout soit d’être une comédie dramatique du début à la fin. Cela nous aurait au moins évité de nous ennuyer dans la seconde partie du film où tout semble patiner en long et en large. Car le pauvre film, porté à bout de bras (ou à bout de câble France Télécom) par Guillaume de Tonquédec méritait largement mieux. C’est sans compter sur la présence d’un Julien Boissellier qui a du mal avec ses choix de carrière ces derniers temps (Fastlife) ou encore Anne Marivin complètement perdue malgré le fait que je puisse l’apprécier.

Note : 4/10. En bref, une comédie sympathique au début qui finie en tire bouchon ennuyeux. Dommage.