Last House On Dead End Street

Publié le 21 août 2014 par Olivier Walmacq

genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans/16 ans)
Année: 1973/1977
durée: 1h20

l'histoire: Lassé des productions pornos, Terry Hawkins décide d’aller plus loin encore et recrute des amis pour des tournages très particuliers où des tortures sont suivies de meurtres en direct live. Mais une telle entreprise n’a aucune chance d’évoluer autrement qu’en dégénérant. D’atrocité en atrocité, Hawkins et sa troupe vont finir par perdre tout contrôle face à une situation qu’ils n’avaient jamais maîtrisée de toute façon.

La critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Last House On Dead End Street, réalisé par Roger Michael Watkins en 1973, est l'adaptation d'un roman, Mother Night, écrit par Kurt Vonnegut. Certes, Last House on dead end Street est une véritable rareté. Néanmoins, le film de Roger Watkins jouit d'une réputation sulfureuse auprès des amateurs de trash. Diverses rumeurs entourent la conception du film.
Il semblerait que le film ait été réalisé en Europe et ensuite doublé en anglais. D'autres personnes affirment qu'il s'agit d'un projet étudiant non terminé. Ce n'est que dans les années 2000 que Roger Watkins refait surface et dévoile les secrets du tournage du film.

En effet, à la même époque, La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven rencontre un énorme succès et s'impose comme l'une des meilleures références du genre. Last House On Dead End Street est alors privé de toute sortie cinéma. Les distributeurs craignent que le film puisse faire de l'ombre à La Dernière Maison sur la Gauche. Quelques années plus tard, donc en 1977, les genres Home Invasion et Rape and Revenge cartonnent au cinéma et dans les vidéos clubs.
C'est dans ce contexte que sort officiellement Last House on dead end Street. Ensuite, Roger Watkins doit se battre contre Barbara McGraw, l'une des actrices principales du film.

En effet, Barbara McGraw avait décidé après coup qu’elle ne voulait plus que ses scènes de nu figurent dans le film car elle espérait se lancer dans une carrière sérieuse. Roger Watkins coupa les images et lui envoya les négatifs mais cela ne suffit pas à la demoiselle et le métrage terminé ramassa la poussière pendant plus de trois ans. Watkins le pensait perdu pour toujours jusqu'à ce qu'il apprenne par hasard le contraire ! Pour l'anecdote, Last House on Dead... devait s'intituler Cuckoo Clocks From Hell. Au moment de sa sortie, le film est également victime d'un changement de dernière minute.
Il sort finalement sous le nom de The Fun House, à ne pas confondre avec Funhouse, plus connu sous le nom de Massacre dans le train fantôme de Tobe Hooper.

Là aussi, Roger Watkins doit se battre pour que le film puisse sortir sous son titre original. Hélas, le long-métrage est banni en Angleterre. En France, Last House on Dead... écope d'une interdiction aux moins de 18 ans. Dans de telles conditions, le film sombre évidemment dans l'oubli.
Paradoxalement, cela contribue à favoriser la réputation sulfureuse du long-métrage. Dans les années 1980, Last House On Dead... finit par sortir en vidéo. Par la suite, l'interdiction sera revue à la baisse. Aujourd'hui, le film est donc interdit aux moins de 16 ans. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.

Attention, SPOILERS ! Lassé des productions pornos, Terry Hawkins décide d’aller plus loin encore et recrute des amis pour des tournages très particuliers où des tortures sont suivies de meurtres en direct live. Mais une telle entreprise n’a aucune chance d’évoluer autrement qu’en dégénérant.
D’atrocité en atrocité, Hawkins et sa troupe vont finir par perdre tout contrôle face à une situation qu’ils n’avaient jamais maîtrisée de toute façon. Reste à savoir si la réputation de Last House on Dead... est justifiée ou non. Contrairement à la plupart des films d'horreur de son époque, Last House On Dead... a plutôt bien supporté le poids des années.

Ensuite, Last House On Dead... a aussi le mérite de se démarquer du lot. Inutile de le comparer à La Dernière Maison sur la Gauche ou encore à Day Of The Woman, qui triomphent au même moment. Certes, le film de Roger Watkins appartient au genre Home Invasion.
Toutefois, c'est le traitement opéré par Roger Watkins qui fait toute la différence. Visiblement, le long-métrage a été produit et réalisé sous amphétamines. Ce qui se ressent très fortement, tant le montage et la mise en scène sont surréalistes. En ce sens, Last House On Dead... est presque un film gore expérimental. Par conséquent, difficile de décrire le film. 
Cependant, rien que pour sa dernière demie heure, totalement nihiliste, barré, gore, trash, sale et j'en passe... Last House On Dead... justifie au moins son visionnage. Certes, le film a été conçu avec très peu de moyens. Pourtant, le choc délivré est juste monumental ! 
Le film se démarque par son ambiance unique, putride et morbide. Nul doute que Last House On Dead... a influencé des longs-métrages tels que Henry, portrait d'un serial Killer, The Last Horror Movie ou encore C'est Arrivé Près de Chez Vous.

note: 16.5/20


Last house on dead end street par Neopublishing