Sortilèges (T3-Cycle 2)

Publié le 25 août 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Sortilèges (T3 – Cycle 2) » : La guerre approche…

Scénario de Jean Dufaux, dessin de Jose Luis Munuera,

Public conseillé : Adolescents / Adultes,

Style : Conte
Paru chez Dargaud, le 29 aout 2014, album cartonné, 64 pages en couleurs, 14.99 euros
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L’histoire

Dans l’église noire de monde, le peuple d’Entremonde pleure sa reine, tuée par sa propre fille, Blanche. Bannie après cet acte barbare, Blanche a laissé le trône à une foule de prétendants. Ogier, le fils légitime de la reine éprouve un vrai chagrin, mais Taillevent, le prince et le cousin Saumure, eux, pensent déjà à la succession…
Maldoror, le prince du monde d’en bas, amoureux de Blanche, fait un pacte avec Miranda. Ensemble, ils ressuscitent le terrible Raz Gul, un guerrier légendaire. Raz Gul se met au service de Maldoror et donc de Blanche, son armée de fidèles zombis.
Cherchant une alliance, Saumure rend visite à Aldora, la soeur de Maldoror, privée de sa baguette magique et avide de vengeance…

Ce que j’en pense

Au cours des deux premiers tomes de « Sortilèges », Jean Dufaux et Munuera avaient construit un univers fantastique original et très cohérent. S’inspirant des grands mythes fondateurs des contes européens, Dufaux avait tranquillement posé un monde plus complexe qu’il n’y paraissait, où l’humour et les contre-pieds donnaient vie à l’ensemble.
Ce nouveau cycle s’ouvre donc sur un conflit fort. Comment l’amour entre Blanche, la reine d’Entremonde et Maldoror, le prince du monde d’en bas, leur permettra de reconquérir leurs places ? Comme souvent dans un monde médiéval, la réponse est guerrière !
Pour que la partie soit intéressante, Jean Dufaux introduit de nouveaux personnages, qui se lancent dans la course à la succession. Luttes de pouvoir, intrigues et magie noire s’entremêlent alors dans cette histoire d’amour et de mort.
Après le jeu des alliances, c’est le temps du combat. Portées par le dessin énergique de Munuera, les armées s’étripent joyeusement pour faire triompher leur roi ou leur reine. C’est violent, c’est fort.
Enfin, Jean Dufaux désamorce régulièrement la tension dramatique en parsemant le récit de petites scènes de comédie, souvent décalées, qui se jouent des codes du genre.

Le dessin

Munuera est visiblement très à l’aise dans ce monde fantastique imaginé par Jean Dufaux. Décors réalistes et personnages aux traits exagérés, il pose un dessin aux compositions très efficaces et dynamiques.
Après avoir mis en image la magie et les deux mondes opposés, c’est à la guerre qu’il s’attaque. Grandes scènes de foules et combats en tête-à-tête, il dessine des affreux (zombies et autres bêtes immondes du monde d’en bas) magnifiques.
Dufaux lui sert un scénario qui privilégie les grandes cases. Ce qui lui permet d’utiliser au mieux sa maîtrise graphique.
Bien entendu, comme il se doit dans une collaboration avec Dufaux, la lisibilité est parfaite.
Enfin, un petit coup de coeur pour la mise en couleur de Seydas, qui sublime le dessin.

Pour résumer

Dans ce nouveau cycle, les choses bougent dans le monde d’Entremonde. Alliances et luttes de pouvoir se concluent en souterrain, avant qu’éclate une résolution guerrière. Jean Dufaux et José Luis Munuera continuent d’explorer ce monde fantastique, aux décors flamboyants, inspiré de nos contes. Cela avance doucement, mais sûrement, avec de plus en plus de complexité et de cohérence, pour finir dans des scènes de combats grandioses. De quoi me donner envie d’attendre la conclusion.