Comment les vacances abiment la politique

Publié le 25 août 2014 par Juan

Ils sont tous rentrés, mais quelle histoire !

Même quand les vacances sont courtes, bien plus courtes que pour le reste de nos concitoyens, les vacances de nos personnalités politiques peuvent être dangereuses pour l'image et l'action, la forme et le fond.

Les médias ont pris l'habitude de commenter et détailler qui par où. Une information a priori sans aucun intérêt mais qui fait pourtant partie des rituels désagréables de nos commentaires estivaux. 


Hollande, topless
Jacques Chirac, en son temps, avait été photographié de dos, et surtout zoomé sur l'entrejambe.
François Hollande a encore subi les affronts des paparazzi d'une presse trash-people suffisamment odieuse pour qu'on finisse par la commenter jusque dans ces colonnes. L'un de ces hebdomadaires humiliants l'a montré à demi-nu, dans une posture semi-affaissée si humiliante pour un chef d'Etat que d'autres confrères jusqu'au Figaro lui-même se sont indignés.  
François Hollande, dont on critique suffisamment la politique et les mauvaises postures de communication dans ces colonnes, est resté cependant un président normal. Cela se voit jusque dans ces clichés mal maîtrisés. Et c'est presque tant mieux. Il n'y a que quelques chantres dépassés de la droite furibarde ou d'un "napoléonisme" prétendument républicain pour penser que le Président de la République mérite d'être hors sol et au-dessus du commun des citoyens.
La rédactrice en chef de la "publication" en cause s'est justifiée ainsi. On croit rêver par tant de facilité.
« François Hollande n’est pas l’homme le plus sexy du monde et ce n’est pas de ma faute. Ce sont des photos de vacances banales, qui n’ont rien de dégradant, il n’est pas à quatre pattes par terre. Nous n’avons pas pris les photos les plus dures, il n’y a aucune mauvaise intention.
Notre vocation est de montrer tous les peoples tels qu’ils sont, sans traitement particulier. Quand on montre Britney Spears pas très glamour sur la plage, personne ne réagit. »

Morano topless
Les vacances font des dégâts également à droite. Nadine Morano, ancienne ministre échouée par défaut ou dérive au Parlement européen, n'a rien trouvé de mieux à dire pour se rappeler au souvenir médiatique qu'elle avait été choquée par la présence d'une femme voilée sur une plage. Sur sa page Facebook, d'accès public, on pouvait lire notamment ceci:
"Lorsqu’on choisit de venir en France, Etat de droit, laïc, on se doit de respecter notre culture et la liberté des femmes. Sinon, on va ailleurs !!"
Qu'elle le pense est une chose, qu'elle le dise en est une autre. Cela signifie qu'elle cherche comme d'autres à instrumentaliser l'islam pour sa misérable cause politique. Car il y a bien d'autres choses à dire sur les tenues de plage. Nadine Morano pratique-t-elle le topless ? Non ? C'est une nouvelle assurément scandaleuse pour certain(e)s lecteurs/trices de ces colonnes.
Quelques heures plus tard, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll lui a rappelé combien ces indignations "féministes" étaient suffisamment hypocrites pour qu'elle taise l'absence de parité dans son propre parti.
La presse se meurt, paraît-il.
Certains devraient rendre les armes avant qu'on ne leur les retire. 
Valls, sans corrida
Le premier ministre, il y a quelque semaines, avait demandé à ses ministres ne pas assister ... à des corridas. La nouvelle, anecdotique, a pourtant été sur-relayée il y a 10 jours. De la presse trash-people (Closer, etc) à une plus officielle (le Figaro), ou plus thématique (30 millions d'amis), on ne savait plus  comment éviter l'étrange information.
Valls, pourtant, est un grand fan de corrida.
Pourquoi cette prudence soudaine ?
Fabius, sans vacances
Entre la guerre à Gaza et les assauts en Irak du Califat islamique contre les Kurdes, le ministre des affaires étrangères n'a pas chômé. Il y a quelques jours, tandis que quelques sous-ténors de l'UMP couinaient pour une intervention française en Irak, Fabius était ...à Erbil, en Irak, à 30 kilomètres du front.
Fabius faisait de la politique, mais certains opposants ne l'ont pas vu.