Critiques Séries : Defiance. Saison 2. Episodes 8 et 9.

Publié le 25 août 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Defiance // Saison 2. Episodes 8 et 9. Slouching Towards Bethlehem / Painted From Memory.


Je dois avouer que je commence à être vraiment déçu de la tournure de la saison 2 de Defiance. Il y a de bonnes idées mais globalement il y a quelque chose qui manque et je ne sais pas vraiment ce que c’est car quand on regarde un épisode de la série, on a souvent l’impression d’être rassasié mais une fois que celui-ci est terminé, on a envie d’en voir plus et là c’est le drame. Le problème de la série est de partir dans tous les sens et du coup, au delà de l’Earth Republic, il n’y a pas grand chose qui donne de la cohérence et surtout de la consistance à cette saison. Je crois que du coup, ce qui m’a plus ou moins déconnecté de la série c’est le bon dans le temps qu’il y a eu entre la fin de la saison 1 et le début de la saison 2. Neuf mois se sont déroulés et c’est beaucoup trop. De toute façon, je suis rarement fan des sauts dans le temps qui ne sont que des astuces scénaristiques qui sont rapidement regrettées. Il faut que cela soit réellement réfléchi pour que cela vaille le coup et dans le cas de Defiance, on a l’impression que tout n’a pas été suffisamment creusé. Malheureusement. Du coup, ce nouvel épisode souffre encore une fois du problème de décrochage que j’ai pu avoir avec la série.

Cela ne veut pas pour autant dire que les épisodes de Defiance sont complètement ratés. Il y a de bons aspects et globalement cela se regarde mais tout le travail qui a été fait dans la première saison a été plus ou moins rapidement soufflé au début de cette saison. Dans sa façon de faire, cet épisode n’était pas totalement raté non plus. Quand Defiance a débuté il y a plus d’un an de ça, je m’attendais à ce que cela soit le nouveau Battlestar Galactica de Syfy. Il y avait en tout cas énormément de potentiel pour que cela puisse le devenir mais je ne sais pas trop ce qui s’est passé et ce n’était pas suffisamment bon. La série se complait alors dans sa médiocrité avec quelques éclats à certains moments. Cela manque aussi d’un peu d’évolution. On a l’impression que tout va être balancé dans les deux derniers épisodes de la saison et pas avant. Avant il faut donc faire du remplissage. Si certaines intrigues ne sont pas totalement ratées de ce point de vue là, ce n’est pas non plus ce que l’on peut voir de plus brillant. La petite scène de torture dans « Slouching Toward Bethlehem » était assez cocasse. Disons que c’est un élément intéressant qui permet aussi de voir comment les choses fonctionnent à cette époque. Ni plus, ni moins.

Nous avons le Votanis Collective qui a apparemment mis une bombe à New York. Et apparemment, leur espion à Defiance semble savoir où cette bombe se cache. Nolan et l’Earth Republic s’occupent donc de le torturer. Mais c’est aussi un épisode qui va mettre en avant Kenya qui est de retour. Elle a été kidnappée par un Votan qui aimerait bien que Amanda fasse sortir leur espion de cette terrible situation de torture. C’est un dilemme assez sympathique qui rythme plutôt bien l’épisode mais ce n’est pas suffisant. Encore une fois, Defiance aurait très bien pu faire les choses différemment en créant notamment beaucoup plus de tension. On a l’impression que rien ne peut aller dans la mauvaise direction. Mais cela permet malgré tout de remettre Amanda sur le devant de la scène alors que la pauvre est un peu effacée cette année depuis qu’elle n’est plus la Maire de Defiance. Mais en cherchant à faire de la mise en place, Defiance parvient malheureusement à ennuyer le téléspectateur dans des moments où elle devrait faire tout le contraire. S’en suit alors « Painted From Memory ». Un épisode qui avait largement de quoi faire mais qui séduit uniquement en sa fin.

En effet, j’ai beaucoup aimé les émotions des dernières scènes de l’épisode. C’était parfait. Pourtant, la série a fait des efforts cette année pour faire les choses différemment et nous offrir beaucoup plus de tensions, tout en se concentrant peut-être un peu moins sur la mythologie de la série. Un mal pour un bien, en somme. Le retour de Kenya était lui aussi une très bonne idée dans l’épisode précédent, ce qui permet aussi de faire un lien intelligent avec la première saison. Mais quel était le réel but là dessous dans le sens où faire revenir Kenya simplement pour la tuer c’est un peu facile vous ne trouvez pas ? Toute cette histoire autour de Pottinger, Doc Yewll, Kenya et Amanda manque cruellement d’efficacité. Dans cet épisode on a l’impression que le tout est en train de prendre une forme particulièrement décevante car je ne vois pas du tout où est-ce que Defiance veut réellement en venir. La série pourrait faire beaucoup plus, surtout avec la galerie de personnages qu’elle se trimbale mais non, on a l’impression que tout reste plus ou moins au même point et cela m’énerve un peu. Pottinger est pourtant un vilain que l’on a envie d’apprécier et surtout que l’on a envie de voir évoluer au fil des épisodes.

Le problème là dedans c’est que Defiance ne semble pas s’intéresser à son vilain qu’elle a créé de toute pièce dans son ellipse. Pire, Defiance a tenté d’humaniser Pottinger et ce même si l’on aurait très bien pu mettre en doute ce qui est réellement arrivé à Pottinger par le passé. Ce que l’on peut cependant comprendre là dedans c’est peut-être que le but de la série n’est pas de transformer Pottinger en quelqu’un de si horrible que ça. Je pense juste que la série a peur. Les scénaristes ne veulent probablement pas aller un peu trop loin d’un point de vue purement politique afin de coller à cette image de série grand public qu’elle veut se donner. Elle évite donc de parler de totalitarisme alors que cela pourrait être un angle réellement intéressant, elle évite de transformer son vilain en un vrai vilain simplement pour garder le côté humain de la série, etc. C’est tout un tas de problèmes de ce genre là qui font aussi le vrai problème de cet épisode. Cet épisode manque donc cruellement d’intérêt ou en tout cas, de ce qui fait le charme de la série. Il faut attendre la fin, plutôt sympathique, pour se dire qu’il y a du potentiel pour plus par la suite.

Note : 5/10 et 4/10. En bref, malgré de bonnes idées, Defiance semble encore une fois se noyer. Dommage.