Hollande: le gouvernement primaire.

Publié le 26 août 2014 par Juan

Arnaud Montebourg a fait vaciller le dispositif Hollande. On ne sait plus quand l'onde de choc a été réellement déclenchée, mais elle fut grande, forte et décisive.

Hollande et Valls se rabattent sur un gouvernement primaire. Une nouvelle équipe, rétrécie à ce qui ressemble à un gouvernement des plus primaires.


Cécile Duflot a jeté la première pierre, un pavé, un roc dans le jardin pourtant rangé de cette rentrée hollandaise. Le président venait d'expliquer comment il comptait accélérer dans la même direction qui pourtant déçoit et fait déserter ses soutiens. 
L'ex-ministre de  François Hollande a sans doute accéléré une prise de conscience. A l'Elysée, on n'avait pas vu ni perçu que le nouveau bouquin de Duflot serait si grave et violent.
Samedi, Montebourg puis, dimanche, Hamon, dénoncent une mauvaise politique qu'ils qualifient d'absurde. Valls prend la mouche. Lundi matin il est à l'Elysée pour obtenir de Hollande la fin de son premier gouvernement.
Manuel Valls a été incapable de conserver une équipe politiquement rétrécie plus de 147 jours, un sinistre record sous la Vème République. Valls chute dans les sondages. Finalement, pour Hollande, à quoi sert-il vraiment ? Accélérer la chute ? Le futur premier ministre travaille et s'enferme. Il lui faut trouver une nouvelle équipe avec quelques signes politiques dignes de ce nom. Il débauche Jean-Vincent Placé, l'écologiste trop content de trouver enfin un poste. Christiane Taubira devrait lâcher. Valls s'ouvre ... aux radicaux de gauche, la Vème république ressemble à la IVème de 1958.
L'heure est grave. @Le_Figaro et @libe ont le même titre de Une. #remaniement pic.twitter.com/r0hf7vpzdo
— Julie Mendel (@julie_mendel) August 25, 2014

C'est une crise de régime, nos médias ne croient pas si bien dire. Mais le régime ne se résume pas à Hollande.
La crise est celle de la Vème République. Un président peut nommer, changer, renouveler un gouvernement alors qu''objectivement tout concourt à prouver que la majorité n'est plus là, surtout au sein de son ex-majorité. La démocratie doit-elle s'aligner sur la ligne Valls - moins de 5% à la primaire socialiste de 2011 ? François Hollande défend sa ligne jusqu'au bout. Jusqu'à sa perte ?

Moment surréaliste. Hollande a fait comme si de rien n'était. Il a maintenu ses célébrations à l'île de Sein. Il parlait sous la pluie, une pluie battante, à l'île de Sein. Puis il était le soir à Paris pour le 70ème anniversaire de la Libération de Paris. Vers 23 heures, quelques dizaines de journalistes attendaient le retour de Hollande à l'Elysée.
Arnaud Montebourg a été surpris par la polémique, paraît-il. Montebourg assume le choc. Il a pourtant tout fait pour calmer le jeu. Lundi, sans attendre, il prévient qu'il reprend sa liberté: "je vais désormais chercher un travail". Le soir sur TF1, il ajoute: "Je crois que le désaccord est constitué, la séparation est à l'amiable". Benoit Hamon suit: "J'ai exprimé mon désaccord" complète-t-il sur France 2 en parallèle. Puis Aurélie Filippetti, ministre de la culture, qui publie carrément un courrier psychodramatique:"Il y a un devoir de solidarité, mais il y a aussi un devoir de responsabilité vis-à-vis de ceux qui ont fait ce que nous sommes." Lundi soir, on croit savoir que Christiane Taubira ne pourra rester. Sur les réseaux sociaux, on se moque de Jean-Vincent Placé, le sénateur écologiste qui ne comprenait pas la rancoeur de Duflot. Pour certains, la chasse aux places restaient une belle obsession.
Une grosse moitié des parlementaires socialistes seraient hostiles ou grognons contre la ligne officielle.
Qu'ils le prouvent dans les rangs de l'Assemblée.