Après le remaniement, la refondation ?

Publié le 27 août 2014 par Despasperdus

Quelle semaine !

[1]

La composition du gouvernement Valls 2 que je ne commente pas plus que ça, a le mérite d'être conforme à la ligne politique néolibérale ou social-libérale de François Hollande. Au moins, les choses sont claires.

Je salue les ministres qui ont signifié leur volonté politique de ne plus l'être. Les prises de conscience, avec ou sans arrière pensée politicienne, mêmes tardives, sont autant de lueurs à gauche dans la noirceur ambiante qui permettent d'espérer.

Espérer que la gauche renaisse de ses cendres, fasse sens et surtout ne laisse pas le Front national apparaître comme la seule alternative à la politique de Valls toute dédiée à la concurrence, au dumping social et à l'euro fort, et in fine, à l'oligarchie.

Dans ce contexte, la présence de Pierre Laurent à l'université d'été du PS est une bonne chose pour tisser des liens et pour convaincre les socialistes "frondeurs" de passer de la parole aux actes.

Au contraire, certains préfèrent que l'autre gauche s'isole - dans sa pureté révolutionnaire ? - pour séduire le peuple. Seulement, changer les choses en l'absence du PCF et d'une partie du PS me semble illusoire ou devoir prendre beaucoup de temps, trop pour une vie humaine. Or, certaines situations créent des convergences dont il ne faut pas se priver pour discuter, réfléchir à des projets (la Sixième République ?) et se rassembler. En l'espèce, il est possible que des députés de gauche - une partie du groupe PS et les groupes PCF et EELV, mettent en minorité le gouvernement Valls 2.

Sans tirer de plan sur la comète, un tel retournement politique entrainerait probablement une crise de régime, ou plutôt accélérerait la crise des institutions de la Cinquième République et une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République. Je ne fonde aucun espoir sur une dissolution tant les risques sont majeurs de voir surgir une majorité UMP et FN. A moins, hypothèse improbable, que le locataire de l'Elysée renonce à exercer ce droit et accepte de nommer un gouvernement véritablement de gauche...

Il me semble que ce risque-là vaille la peine d'être pris. Ce serait moins grave que d'attendre tranquillement en geignant l'échéance de 2017 puisque la politique néolibérale de Hollande et valls échouera immanquablement à réduire la dette publique et le chômage, provoquera des souffrances inutiles, et offrira un boulevard à la droite et à l'extrême droite.

Au moins, une opposition frontale dans les actes et au Parlement à la politique de Valls permettrait à la gauche d'être non seulement audible, visible, et fidèle à ses idéaux mais en plus, elle révélerait avec éclat la supercherie des imposteurs au pouvoir qui ont été élus en son nom.

Aussi, toute tentative d'unité à gauche pour s'opposer à la politique du gouvernement Valls 2 et pour proposer d'autres perspectives que l'austérité doit être encouragée.

Note

[1] installation de Liu Wei dans le jardin de la Fondation Léa et Napoléon Bullukian (Lyon)