CARTHAGENE (Colombie)

Publié le 29 août 2014 par Aelezig

Carthagène, dite Carthagène des Indes (pour ne pas la confondre avec les villes du même nom en Espagne et au Chili) est située sur la côte septentrionale du pays, au bord de la mer des Caraïbes (ou mer des Antilles). Sa population s'élève à 1 075 000 habitants.

La ville et sa forteresse sont classées au patrimoine de l'humanité de l'UNESCO.

Une première reconnaissance de la baie de Carthagène est effectuée par Rodrigo de Bastidas, un ancien compagnon de Colomb, parti d'Espagne en 1501. En 1533, Pedro de Heredia fonde Carthagène des Indes à l'ouest de l'embouchure du río Magdalena. De nombreuses tombes de caciques indiens sont découvertes. Elles se révèlent être riches en or, ce qui attire nombre de conquérants...

La ville devient, à partir de 1550, un grand port de l'Empire colonial espagnol. Par sa situation géographique, elle est une étape privilégiée entre la métropole, Saint-Domingue, le Mexique et le Pérou et un port d'entrée conduisant aux Andes. Elle devient un important port négrier, le seul d'Amérique avec Veracruz au Mexique jusqu'en 1615. La région forme, avec d'autres, le nom de Nouvelle-Grenade par les Espagnols.

De par la richesse qui découle de sa position, la ville attire donc toutes les convoitises, tant celles des pouvoirs coloniaux que celles des pirates. Elle fut plusieurs fois attaquée par les corsaires français et anglais tels que, en 1543, le Français Robert Boal, et l'Anglais Francis Drake, en 1586. Entre 1653 et 1659 un seul convoi parvient à Carthagène des Indes...

En 1697 a lieu l'expédition de Carthagène, une attaque par la marine française, commandée par Jean-Bernard de Pointis, qui prend et pille la ville. Cette expédition est ordonnée par le roi de France Louis XIV. Ce souverain recherche un succès sur les mers afin de pouvoir renforcer sa position dans la région. Il obtient ainsi de l'Espagne la partie ouest de l'île de Saint-Domingue qui devient colonie française.

En 1741, le vice-amiral britannique Edward Vernon réunit une puissante flotte et fait le siège de Carthagène. Ce dernier se solde par une défaite majeure et de lourdes pertes pour les Britanniques.

Après les exemples donnés par Caracas, où le capitaine général est déposé le 19 avril 1810, et Buenos Aires le 25 mai, la première junte néo-grenadine est établie à Carthagène le 14 juin 1810. Toutefois, il n'est en réalité nullement question d'indépendance à ce stade et la loyauté des différentes juntes à l'égard de l'Espagne est exemplaire, même si l'aspiration à l’auto-gouvernement est ancienne. Les Américains réclament surtout le même traitement que les péninsulaires dans la représentation à la Junte Centrale de Séville. Ces demandes, finalement discutées en février 1811, sont rejetées par les Espagnols, qui ne comprennent pas l'insistance des Américains à vouloir être traités en égaux et estiment avoir affaire à des rebelles. Cette incompréhension, que les Américains prennent pour du mépris, les pousse peu à peu à se radicaliser et, pour la première fois, à rejeter complètement l'autorité espagnole et à revendiquer l'indépendance.

L'indépendance de la province est déclarée le 11 novembre 1811. D'autres proclamations se produisent dans tout le pays et aboutissent à l'indépendance de la plupart des provinces de Nouvelle-Grenade. Un Congrès des Provinces-Unies se réunit le 27 novembre 1811 et adopte l'Acta de la Federación de las Provincias Unidas de Nueva Granada, constituant les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, un nouvel État d'idéologie fédérale dont la province de Carthagène fait partie.

Entre le 23 décembre 1812 et le 10 janvier 1813, le jeune Vénézuélien Simón Bolívar, qui s'est mis au service de l'armée de patriotes de Carthagène des Indes après la chute des Provinces-Unies du Venezuela, libère les villes situées sur le cours du río Magdalena. Cette campagne militaire victorieuse permet la jonction entre les patriotes de Carthagène et ceux du centre du pays et pousse Bolívar à entreprendre une campagne pour libérer le Venezuela.

Pendant ce temps, une guerre civile éclate en Nouvelle-Grenade entre les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade et l'État libre de Cundinamarca, dirigé par Antonio Nariño, qui prône le centralisme et refuse d'intégrer la fédération. La guerre entre fédéralistes et centralistes se termine le 30 mai 1813, avec un accord sur la volonté d'indépendance et l'union de leurs forces contre l'ennemi commun, l'Espagne. Une expédition, commandée par Nariño, est envoyée vers les provinces royalistes du sud, mais se solde par un désastre : l'armée patriote est anéantie et Nariño est capturé et envoyé en prison en Espagne.

Le 12 décembre 1814, Simón Bolívar, revenu en Nouvelle-Grenade après l'échec de la Deuxième République du Venezuela, entre dans Santafé de Bogota et force Cundinamarca à intégrer les Provinces-Unies. Le compromis trouvé est que le Cundinamarca s'engage à rejoindre la fédération en échange du déplacement du siège du Congrès des Provinces-Unies de Tunja vers Bogota, qui redevient ainsi la capitale du pays.

Après la prise de Santa Fe, Bolívar se dirige vers la côte Atlantique où il doit recevoir des armes et des fournitures de Carthagène des Indes pour prendre Santa Marta puis libérer le Venezuela. Toutefois, le gouvernement carthaginois refuse de le soutenir et Bolívar assiège la ville pendant un mois et demi. En 1815, il renonce.

La ville retombe finalement aux mains des royalistes. Commence alors une campagne de répression orchestrée par Juan de Sámano (futur vice-roi de Nouvelle-Grenade) durant laquelle de nombreux patriotes sont exécutés pour trahison.

En 1819, à la suite de la victoire décisive de la bataille de Boyacá qui ouvre la route de Bogota aux patriotes venus du Venezuela et assure la libération du pays, Simón Bolívar charge le général vénézuélien Mariano Montilla d'attaquer les royalistes qui occupent encore les ports de la mer des Caraïbes. À partir du 10 août 1819 se déroule une campagne fluviale et navale qui libère un à un les ports caribéens et se termine par l'entrée des troupes indépendantistes à Carthagène le 10 octobre 1821.

Carthagène est l'un des pôles touristiques majeurs du tourisme en Colombie. La fréquentation des paquebots de croisière explose. À chaque accostage, 2 000 touristes débarquent.

Bocagrande, située entre la baie de Carthagène, à l'est, et la mer des Caraïbes, à l'ouest, dispose de plages étendues couvertes d'un sable légèrement grisâtre. L'aire abrite la majeure partie des infrastructures touristiques de la ville telles que les hôtels, boutiques, restaurants et discothèques.

Protégé par les murs de Carthagène, le centre historique abrite trois quartiers distincts : San Pedro, ou quartier du centre, avec la cathédrale et de nombreux palais, San Diego, au nord-est, où vivaient les marchands et artisans, et Gethsemani, le quartier populaire.

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D'après Wikipédia