Voyage en Chine avec Laure Garancher

Par Luffyichigo @mangaenfolies
Lors de la sortie du roman graphique : Opium publié par les éditions Fei, j'ai pu rencontrer Laure Garancher l'auteure lors de sa dédicace à la librairie : Les buveurs d'encre.


Voici l’interview : 
- Pourquoi avez choisi le thème de la Chine ?
J'ai travaillé pendant trois ans au Vietnam, j'ai travaillé pour l'OMS. La BD est un hobie, ce n'est pas mon métier.
Au Vietnam, j'ai découvert la culture et la tradition. C'est pour cela que j'ai fait mon premier ouvrage : Mon fiancé chinois qui traite d'un thème plus actuel en Chine et au Vietnam.
Par la suite, j'ai découvert l'histoire de la guerre de l'opium et cela m'a frappé car je ne connaissais pas du tout cette période. Je pense que cela a eu et a encore aujourd'hui des répercussions géopolitique et économique importantes.
C'est une partie de notre histoire que l'on a un peu caché car ce n'est pas la plus glorieuse.
Pendant des siècle, la Chine était le leader du commerce mondial d'opium. L'empire britannique avait une balance déficitaire car il importait de la soierie, des poteries et du thé de Chine.
Pour rendre cela rentable, l'empire britannique a commencé à produire de l'opium et à le vendre en Chine.
Ce n'est pas un produit qui était traditionnellement consommé en Chine.
L'empereur de Chine a essayé d'interdire l'opium en Chine, les britanniques ont forcé ce commerce en attaquant la Chine et c'est à cette période que la Chine a perdu Hong Kong.
C'est lors de la seconde guerre de l'opium que la France attaqua la Chine et détruisit le palais d'été qui était un lieu culturel important en Chine.
- Avez-vous rencontré des obstacles pour vous documenter ?
Quand je parle avec des chinois, ils sont très heureux que je parle de ce sujet.
- Aimeriez-vous publié vos ouvrage en chinois ?
Oui et j'aimerai avoir des retours chinois.
- Pour vous Opium, c'est un peu d'Histoire avec de la fiction ou un peu de fiction avec de l'Histoire ? 
Au début, j'étais partie sur quelque chose de beaucoup plus historique, puis je me suis dit que si j'étais trop didactique, cela n'allait pas être intéressant et les gens ne le liraient donc pas.
De ce fait, j'ai vraiment développé le côté fiction et les personnages aussi.
Mon but était de rendre le sujet attrayant.
Les personnages sont fictifs mais il y a le sujet de la guerre de l'opium et celui de la peinture occidental comparée à la peinture orientale.
J'ai aussi trouvé cela intéressant toute cette période orientaliste. Cela est intéressant car l'approche de la peinture en Asie est complètement différente de celle que l'on a chez nous. C'est donc aussi un sujet que je voulais mettre en avant.
- Les illustrations ressemblent beaucoup à des estampes. Pourquoi avoir fait ce choix graphique ?
J'aime beaucoup toutes les estampes orientales. Pour Opium, c'est un artiste vietnamien qui a fait la colo. Quand on a commencé à travaillé, je lui ai donné des estampes et des journaux illustrés du XIXème siècle avec comme idée d'avoir un rendu assez similaire.
- Pourquoi avez-vous choisi de faire cela sous forme de roman graphique ?
Quand, j'écris mes scénarios, ils ne tiennent pas en 48 pages car j'ai envie d'approfondir les personnages et de leurs laisser le temps de s'exprimer.
Je pourrais faire des séries d'albums mais je ne sais pas vraiment où couper.
- Etes-vous déjà allé en Chine ?
J'y suis allée en tant que touriste. J'ai souvent été à Hong Kong.
- Comment en êtes-vous venu à travailler avec les éditions Fei ?
J'ai discuté avec eux lors de salons. J'ai été heureuse de travailler avec eux car ils ont une vrai connaissance du sujet. Ils m'ont beaucoup aider sur le travail éditorial.
- Avez-vous eu des retours ?
Je n'ai pas beaucoup de retour car j'habite loin mais le peu que j'ai eu était positif.
- Quels sont vos futurs projets ?
J'ai commencé à travaille sur un nouveau projet.
Après le Vietnam, j'ai déménagé en Afrique du Sud. Je suis donc entrain d'écrire un nouveau livre mais sur l'Afrique du Sud.
J'ai un autre projet sur le Vietnam et la Chine mais là je ne serai que scénariste.
Au niveau du travail, j'ai fait la BD essentiellement au cintiq donc par numérique. Je voulais que la rendu est l'air plus traditionnel. On a beaucoup travailler sur le papier comme celui de la première page qui est un papier que l'on brûle lors de prières.
J'ai mis un an et demi à faire cet ouvrage.


Je remercie beaucoup Laure Garancher d'avoir bien voulu répondre à mes questions.