« Etre stagiaire en gériatrie, rattraper son retard sur les feux de l’amour »

Publié le 31 août 2014 par Laura P.

Histoire de rester dans le thème, me voici, encore et toujours (trois semaines c’est long) en gériatrie.

Comme je vous l’ai expliqué précédemment, la gériatrie c’est un service varié, lourd, parfois moins, agréable, parfois moins.
Et il y a ces petits moments qui nous font oublier les moins bons.
Les toilettes du matin qui deviennent avec le temps des moments partagés plein de complicité, les repas du midi que l’on donne avec plaisir en refaisant le monde :

« Ah si tu savais de mon temps… »

Cette petite mamie, elle est en transit, un AEG (Altération de l’État Général) des plus classique qui se résout tout doucement. À son âge, 89 ans, ce qui est perdu ne sera jamais entièrement récupéré, l’autonomie qu’elle n’a plus, sera dure à regagner.
À grand coup de boissons hypercaloriques, nous essayons coûte que coûte de lui redonner des forces afin que cette pente si difficile à remonter soit plus douce.

Et chaque midi, c’est le rendez-vous que l’on attend, celui durant lequel je lui apporte son repas et que je l’assiste.
Je me mets assise à côté d’elle et pendant qu’elle mange nous regardons avec grand intérêt ce que TF1 nous a offert de meilleur durant ces… hum… 42 dernières années (oui j’ai vérifié, 42 saisons ma petite dame), j’ai nommé les Feux de l’Amour.
Elle ne parle pas beaucoup et n’entend pas grand-chose mais je peux vous le dire, elle était subjuguée et moi aussi en fait.

Je n’ai jamais autant regardé ce programme et je n’y ai jamais autant pris goût.

Les Feux de l’Amour, ce petit plaisir coupable du stagiaire en gériatrie.


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