« Nous voulions savoir s’il était possible de communiquer entre deux personnes par la lecture de l’activité cérébrale d’une personne et la transmission de cette activité cérébrale au cerveau du second sujet, et cela sur très longue distance « , explique le Dr Alvaro Pascual -Leone, expert en stimulation cérébrale non invasive au BIDMC, professeur de neurologie à la Harvard Medical School et co-auteur de l’article. L’idée étant d’établir une connexion via l’Internet mais sans passer par le clavier.
C’est la preuve de concept d’un équivalent neuroscientifique de la messagerie instantanée, que vient d’apporter cette équipe internationale. Certes, l’expérience s’est cantonnée à 2 courtes télétransmissions assistées par ordinateur, « hola » et « ciao » d’un premier cerveau
De précédentes études ont déjà tenté de relever le défi, passant par une communication entre le cerveau humain et l’ordinateur mais, la plupart du temps de manière invasive. Ici, des électrodes fixées sur le cuir chevelu traduisent les impulsions électriques du cerveau associées à une action ou pensée, l’ordinateur interprète le signal et le convertit pour l’envoyer via Internet vers un ordinateur lui-même connecté au cerveau du destinataire. L’expérience a porté ici sur un participant « émetteur » (Brain Computer Internet : BCI : Voir visuel du haut) et 3 participants « récepteurs » (Internet Computer Brain : ICB : voir visuel du bas). L’ordinateur convertit les impulsions électriques liées à ces 2 mots, en code binaire pour les envoyer via l’Internet à l’ordinateur récepteur qui transmet ces données au cerveau du récepteur sous forme de flash lumineux. Et le cerveau du récepteur se montre capable d’interpréter ces signaux lumineux et de comprendre le message.
Une seconde expérience similaire menée entre l’Espagne et la France, confirme les résultats avec un taux d’erreur total de seulement 15%.
La transmission de pensée par Wi-Fi, c’est presque pour demain, suggère cette expérience inédite, qui marque une étape importante dans la faisabilité de contourner, pour les plus timides, la communication traditionnelle.
Source : PLoS ONE August 19, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0105225 Conscious Brain-to-Brain Communication in Humans Using Non-Invasive Technologies
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