Confessions d’une fan de Jane Austen - Laurie Viera Rigler

Par Melusine1701

Drôle de rêve pour Courtney! C’est sûrement parce qu’elle s’est consolée de ses fiançailles brisées avec une énième relecture d’Orgueil et Préjugés qu’elle se retrouve au beau milieu de ce rêve particulièrement réaliste, dans l’antichambre d’une jeune anglaise au début du XIXème siècle. Il faut dire qu’en bonne fan de Jane Austen, pas étonnant que son univers s’invite dans ses rêves. Pourtant, ce médecin qui lui tourne autour avec son scalpel bien décidé à la saigner est particulièrement réaliste. Il faut se rendre à l’évidence: elle a été transportée dans le corps de Jane Mansfield, jeune britannique qui semble tout droit sortie de ses romans préférés. Et comme elle ignore comment elle a fait pour remonter ainsi le temps, elle ne sait pas non plus comment repartir. Il ne lui reste plus qu’à s’acclimater au mieux, retenir son langage d’américaine un peu trop leste, et gérer la relation en dent de scie de Jane avec Charles Edgeworth, un séduisant veuf à la réputation plutôt trouble.

Oui, bon, on est pas là face à de la grande littérature, c’est sûr. Néanmoins, ce livre se lit tranquillement, d’un oeil pas trop exigeant et fournit un bon moment de détente. La confrontation entre la rigidité anglaise et la liberté de ton américaine est l’occasion de petits moments croustillants, telle la première réaction de Courtney/Jane lorsque Edgeworth lui demande sa main: “Mais on a même pas couché ensemble!”. C’est facile, mais c’est plutôt amusant. Romanesque à souhait, suivant les schémas des intrigues de la grande dame anglaise où l’essentiel est de savoir qui est l’homme d’honneur, qui est le sale type, où sont les faux-semblants et si finalement il va y avoir un mariage. L’intérêt est bien sûr de permettre à Courtney de réfléchir à sa propre histoire, la trahison de son fiancé renforcé par celle de son ami Wes qui l’a couvert et de se demander comment elle la gèrera, une fois rentrée.
Là où j’ai été un peu déçue, c’est qu’on reste dans des allusions très superficielles à l’univers de Jane Austen. On y retrouve pas l’ironie, la dérision avec laquelle elle construit ses histoires. Ce roman n’y est rattaché qu’au premier degré, à savoir ses histoires sentimentales, et c’est bien dommage car je n’y ai pas retrouvé la Jane Austen que j’aimais. On n’a donc pas vraiment l’impression d’être dans l’univers d’une “fan” de Jane Austen, plutôt dans celui d’un effet de mode. De plus, la fin en queue de poisson ne m’a pas plu du tout, je me suis sentie réellement flouée.

La note de Mélu:

Agréable, mais pas inoubliable!

Un mot sur l’auteur: Laurie Viera Rigler est une auteure américaine qui a publié plusieurs romans inspiré de l’univers austenien.