Les Aventures de Tintin: Tintin En Amérique

Publié le 08 septembre 2014 par Olivier Walmacq

genre: dessin animé, série, aventure
année: 1992
durée: 22 minutes

l'histoire: Tintin confirme sa vocation de redresseur de torts, en s'opposant au mafioso Al Capone, aux gangsters de Chicago et aux fripouilles de tout acabit.   

la critique d'Alice In Oliver:

La série animée Les Aventures de Tintin reprend presque tous les albums d'Hergé à l'exception des deux premiers (Tintin au pays des Soviets et Tintin au Congo) et du dernier album en date (Tintin et l'Alph-art). Pour le reste, la plupart des épisodes sont d'une durée de quarante minutes environ.
Seuls quelques épisodes font eux aussi exception. C'est par exemple le cas de Tintin en Amérique, dont la durée est raccourcie de presque la moitié pour l'occasion, soit environ 22 minutes de bobine. C'est court puisque l'album d'origine s'étale sur 62 pages.
Que les choses soient claires, à la base, je ne suis pas un grand fan de la bande dessinée originale.

Personnellement, je l'inscris dans une sorte de trilogie et comme le dernier album après Tintin au pays des Soviets et Tintin au Pays du Congo. A l'époque, Hergé considère encore son héros comme une sorte d'explorateur. Pour l'auteur, il s'agit surtout de caricaturer l'actualité de l'époque.
Hergé n'est pas spécialement intéressé par la dimension humaine de son personnage, dimension qu'il lui accordera par la suite, notamment dans Le Lotus Bleu avec la rencontre de Tchang, puis Le Crabe aux Pinces d'Or avec la rencontre du Capitaine Haddock.
Encore une fois, Tintin en Amérique est le résultat d'une certaine vision, et plus particulièrement de la vision des journeaux de l'époque.

Et c'est exactement ce que retranscrit Hergé dans ce troisième album. En l'occurrence, plus qu'un reporter, Tintin fait surtout office de redresseur de torts. On pourrait presque le comparer à une sorte d'Elliot Ness (par ailleurs, Tintin est parfois aidé par les flics) qui traque avec obstination le bandit Al Capone.
Hergé fait donc de Tintin un reporter incorruptible. Le scénario fait partie des abonnés absents ou presque et se résume essentiellement à des séquences d'action et de bastons sans queue ni tête. Attention, SPOILERS ! Dès son arrivée aux Etats-Unis, Tintin est kidnappé par un des hommes de main d'Al Capone.

Après avoir réussi à s’échapper, il s’attaque à Bobby Smiles, le chef d’une bande rivale. Par rapport à la bande dessinée originale, les différences sont nombreuses. Par exemple, toute la section chez les indiens (plus précisément les Peaux Rouges) n'est pas présente dans cet épisode.
Ce qui explique la courte durée de ce dessin animé. Il faut dire que la vision des Peaux Rouges par Hergé était assez caricaturale. Cet aspect a probablement gêné les auteurs de cet épisode animé. Cette section a donc été supprimée. Ce qui risque probablement de déplaire aux fans acharnés de la série. Pour le reste, on relève quelques petits détails qui ont été modifiés pour l'occasion.

Au début de l'histoire, Tintin s'échappe de la voiture Taxi "prison" en découpant le bas de caisse avec l'ouvre boîte de son couteau suisse alors que dans l'album il se sauve en sciant une portière. À la fin de la poursuite avec la police, il y a un accident où Tintin se fait éjecter : Tintin reste indemne, alors que dans l'album, il va à l'hôpital. Par ailleurs, le repaire des gangsters est situé en ville tandis que dans l'album, il se situe à l'extérieur de la ville.
À noter que, dans l'album, le chef de ces bandits parvient à échapper une fois à Tintin avant d'être rattrapé, alors que dans la série, Tintin triomphe de lui dès la première fois et pas de la même façon. Il existe d'autres différences de ce genre.
Je n'ai fait que citer quelques exemples au hasard. Visiblement, même les auteurs de cet épisode ne semblent pas très inspirés par la bande dessinée originale. Pourtant, malgré de nombreuses libertés avec la bande dessinée, cet épisode se laisse suivre sans déplaisir. Ce n'est clairement pas un grand cru (façon de parler...), mais l'aventure se révèle tout de même assez plaisante, rythmée et toujours aussi sympathique.

note: 12/20