Tempête solaire et des chances d’observer des aurores boréales

Publié le 12 septembre 2014 par Pyxmalion @pyxmalion

A la surface du Soleil, la région active AR 2158 a produit une puissante éruption de classe X, le mercredi 10 septembre à 17 h 45 TU. Actuellement en chemin, l’éjection de masse coronale est sur la point de se heurter à la magnétosphère terrestre et d’embraser la haute atmosphère, offrant peut-être un rare spectacle de danse auroral.

Lundi 8 septembre, une éjection de masse coronale (CME) a quitté la surface du Soleil et déferlé dans l’espace interplanétaire en direction de la Terre. Ces dernières heures, entre le 11 et le 12 septembre, une paisible vague d’aurores polaires a pu être observée aux latitudes les plus hautes du globe terrestre. L’archipel de taches solaires AR 2158 est à l’origine de cette petite tempête géomagnétique.

La même région active (Active Region, AR) fut le théâtre, ce mercredi 10 septembre 2014 à 17 h 46 TU, d’une puissante éruption solaire cette fois. Les physiciens de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) lui ont attribué la classe X1.6 (classe X est le niveau le plus élevé). Le satellite SDO (Solar Dynamics Observatory) a enregistré le flash ultraviolet émis lors de cet événement. Positionnées ce jour-là en plein centre du disque solaire, face à face avec notre planète, les bourrasques de plasma expulsées par la suite dans l’espace, à plus de 3 750 km/s se précipitent depuis vers nous, à une vitesse plus faible, environ 1 400 km/s. Les spécialistes prédisent un épisode d’aurores particulièrement intense à partir de la soirée du 12 septembre. Les particules pourraient en effet embraser la haute atmosphère jusqu’à des latitudes moyennes. Dans leurs scénarios, il n’est pas exclu que les observateurs situés dans le nord de la France (latitudes 47°, 48°,…) puissent assister un rare spectacle auroral. Si tel est le cas, la condition sine qua non pour en profiter au maximum et de se rendre sur un site préservé de la pollution lumineuse.

« Il est assez rare que deux CME de cette ampleur puissent venir successivement si rapidement » a commenté Thomas Berger, directeur du Centre de prévision météo spatiale de la NOAA. « Pour cette raison nous ne pouvons pas exclure des niveaux de tempête plus élevés, peut-être aussi de niveau G4 ou plus fort encore, en particulier dans les régions polaires ». Actuellement d’un niveau modéré, entre G2 et G3, cela dépendra de la façon dont « elles vont se coupler (…), cela déterminera l’intensité de la tempête géomagnétique ».

Quoi qu’il en soit, cet épisode n’a rien à voir avec l’événement de Carrington en 1859 ou encore celui, plus récent, de la super-tempête solaire de 2012 qui a frôlé notre magnétosphère. Le chercheur tempère « plus agréablement, nous pensons que les niveaux de la tempête peuvent provoquer de remarquables aurores à travers tout le nord des États-Unis dans la nuit de vendredi ». Les prévisions n’excluent pas non plus l’Europe du Nord.

La NOAA et le site Spaceweather évaluent à présent à 40 % les risques d’une nouvelle éruption de classe X au cours des prochaines heures et quelque 75 % qu’il s’en produise plus modérée, de classe M.