La sourde violence des rêves…

Publié le 13 septembre 2014 par 123paris
La sourde violence des rêves

de K.Sello Duiler

EDITION D'EN BAS
Roman vaste, dense, osé, ce roman d'apprentissage, La sourde violence des rêves, raconte la plongée de Tshepo dans la dépression, voire la folie, puis sa lente émersion via la prostitution qui lui fait connaitre la fraternité, la tendresse et même l'amour. Son parcours suivra les voies de la ville du Cap, sorte de San Francisco des antipodes, à l'image de cette société multiple où il côtoie des personnes de toutes origines, des plus pauvres aux plus aisés. Roman polyphonique, La sourde violence des rêves est traversé de réflexions nombreuses, brillantes sur le rapport entre les hommes et les femmes, l'identité sexuelle, l'homosexualité, les relations entre les "races", l'alcool, la drogue, les communautés... Ce roman brosse une fresque formidable de la vie au Cap (Afrique du Sud), au tournant du 20e siècle, creuset d'un nouveau monde où affleure une nouvelle géographie des genres. Vaste odyssée urbaine, La sourde violence des rêves propose une "saison en enfer" moderne Extraits : Tout ce que je veux, moi c’est voler. Ouvrir un peu mes ailes, sentir l’air chaud s’enrouler sous mes bras, planer. Envie de fermer les yeux pour toujours, laisser l’éternité m’emporter sans rien dire. Etre aimé pour une fois, connaitre de l’amour autre chose que ses seules promesses. J’étais complètement seul. Courir toujours, s’accrocher à la vie par les dents. La vie est rude et je n’ai pas le choix. Je me noyais dans ma propre existence… J’erre dans la ville sans but, comme un bagage oublié sur un tapis d’aéroport. Mon cœur est un livre ouvert. C’est la seule façon de comprendre d’exprimer ce qui m’arrive. J’ai l’impression que mon esprit est disjoint, qu’il se brise en un kaléidoscope de couleurs fragmentées, absorbé par une grande lumière, à moins que ce ne soit les ténèbres ? Tout ces Mauvais coups, temps perdu, les évènements se sont enchainés. Comme ça j’ai perdu le contrôle. Depuis je n’ai pas cessé de courir. Alors j’en parle à une amie. Comme on raconte un truc à quelqu’un qu’on aime. Un truc important. Les amis, comme les pommes, sont parfois acides. Mais comme les pommes, on ne se souvient que des plus douces, celles qui sont gorgées de soleil.

La sourde violence des rêves – K.Sello Duiker – Les lectures du Week-end