The scottish question

Publié le 16 septembre 2014 par Pomdepin @pom2pin

On en parle jusqu’en France, les écossais vont voter pour ou contre l’independance le 18 septembre. Je n’ai pas d’avis sur la question, et ce n’est pas à moi d’en avoir. La situation est beaucoup plus complexe qu’on ne le dit en France. Bank of England a déjà prévenu, une Écosse indépendante ne pourra pas conserver la livre sterling. Et pour l’instant, aucune monnaie de remplacement n’est prévue. C’est embêtant. Toutes les grandes entreprises présentes en Écosse, y compris-et c’est un comble-la Royal Bank of Scotland et Scottish Widows (une compagnie d’assurance vie et retraite par capitalisation…ça veut dire veuves écossaises, ça donne tout de suit envie d’y placer ses économies!) ont prévu de déménager à Londres si le oui l’emporte. Même BP et Shell quitteraient l’Ecosse, alors que les indépendantistes comptent sur le pétrole de la mer du nord pour s’en sortir. Apparemment, il n’y a plus beaucoup de réserves exploitables de façon rentable si l’extraction n’est plus subventionnée par Londres…bref, si le oui passe, ce sera une belle pagaille pendant quelques temps. Mais c’est un peu normal, les relations anglo-écossaises ont toujours été très colorées!

Ça a commencé sous les romains, qui ont trouvé que les pictes et autres calédoniens, les écossais de l’époque, étaient tellement barbares qu’ils ne méritaient même pas d’être massacrer civiliser comme les tribus du sud. Les romains ont même construit un joli mur, le mur d’Adrien ou Hadrian wall en v.o. pour empêcher les écossais de venir dans leur cour de recréation territoire, c’est dire à quel point ils refusaient de jouer avec eux!

Comme ça, au premier abord, à part décourager un ou deux moutons rhumatisants, on ne voit pas bien comment ça a pu résister longtemps. Mais à l’état neuf, le mur d’Adrien était plus haut, avec des pieux en bois bien pointus et parsemé gaiment de forts où de malheureux soldats romains devenaient neurasthéniques à surveiller le paysage. C’est mortel. Ça ne s’arrange pas après la chute de l’empire romain. Il ne se passe strictement rien pendant des siècles. Les anglais et les écossais s’ignorent mutuellement, c’est d’un ennui… Et puis soudain, en 1296, hop, Édouard Premier d’Angleterre, qui ne savait probablement pas quoi faire pour s’occuper un peu, décide d’envahir l’Ecosse, comme ça, un beau matin. C’était peut-être un passionné de pêche aux saumons, ou alors il avait la peau fragile et cherchait un climat pluvieux… En tout ça, les écossais se sont vexés. Ils ne se sont pas laissés faire et ont carrément lancé Mel Gibson à la tête d’Edouard. C’est pas malin. Enfin, William Wallace, Robert d’Ecosse et leurs copains, mais on se comprend. S’en est suivie toute une série d’empoignades rigolotes, de massacres désopilants de part et d’autres, notamment autour d’un pont, le Stirling Bridge, la rivière empêchant les anglais de rentrer en Écosse. Franchement, je n’y connais rien en stratégie militaire, mais une bonne douzaine de bouée et quelques brassards, et ça réglait le problème des chevaliers anglais, non? A noter que selon certains historiens, qui n’ont peur de rien, William Wallace aurait en fait été un gallois d’origine française, le français aurait même été sa langue maternelle. On ne dira jamais assez combien historien, c’est une profession à risque.


(En vrai, il y a peu de chance que Wallace se soit promené en chemise de nuit. Je ne pense pas que la représentation soit véridique)

Nos gentils petits amis continuent à se taper dessus, entre deux trêves et traités de paix désopilants jusqu’en 1328. Robert premier d’Ecosse et Édouard III d’Angleterre signent le traité de Edinburgh-Northampton qui reconnaît formellement qu’ils ne sont plus copains et ne joueront plus ensembles mais chacun de son côté, sans embêter l’autre. On remarquera d’ailleurs que les écossais sont beaucoup plus économes que les anglais, ils n’ont utilisé qu’un seul roi pendant que les anglais usait trois Edouards. Ou alors, l’Edouard se conserve moins bien que le Robert Premier. D’ailleurs, Marichéri tient à préciser que si on vous propose un jour d’échanger votre Robert Premier contre trois Edouards, c’est une arnaque, refusez!

Tout se calme jusqu’à 1513, où les festivités reprennent à cause des français. Allons bon, qu’est ce qu’on a encore fait? Ça m’angoisse tiens, je vais faire une pause.