Encore nous !

Par Gentlemanw

Prendre le soleil, là face à la mer, en cet automne déjà présent, avec le vent, l'iode, le silence relatif des oiseaux, des bourrasques et des vagues qui s'échouent. Un grand bol d'air, je suis en vacances, en grandes vacances, en retraite même, depuis quelques semaines, et je relativise doucement. Lentement, je comprends que je vais pouvoir me lever à l'heure de mon choix, sans réel agenda, sans réelle obligation et sans réunion. Je suis libre de ce temps, de mes prochaines années, un nouvel espace.

Une étape, un repos que je n'attendais pas, mais c'était ainsi, la fin d'un cycle, un de plus après celui de mes hormones, celui plus dynamique où les enfants étaient encore là, celui d'un premier mari, tout cela est derrière. Heureusement il y a lui, moi, nous. Lui qui travaille encore, car il en a encore envie, car nous partageons ses projets pour voyager et pour comprendre notre monde. Moi qui l'aide dans ses tâches, moi qui prépare déjà l'arrivée de petits enfants, mais aussi qui rêve déjà d'activités différentes, de bénévolat pour rester en connection avec les autres générations, pas de bridge, mais des cours pour les jeunes, des conseils, des défis actuels. Nous, un nouveau domaine que nous explorons depuis quinze ans avec le même amour, les mêmes folles embrassades, la même fusion. Amoureux de nos corps, de nos esprits et de nos longues discussions, toujours soucieux l'un de l'autre, toujours surprise par ses idées. Mais j'aime surtout, toujours et encore, la chaleur de ses bras, ce cocon bien à nous, là face à la mer.

Jamais dans l'eau, trop froide, du moins pour nager, mais juste pour marcher un peu, ou pour d'autres balades en bord de mer, sur les plages, nous le faisons chaque jour, comme un rituel confortable pour parler encore, pour savourer le vent aussi en silence, pour nous nourrir du soleil. Même si récemment la pluie était un peu trop présente, nous avons poursuivi, pour déguster notre thé fumé chaud ensuite, serrés l'un contre l'autre, notre truc à nous. Mais aujourd'hui il fait beau, il travaille à l'intérieur, passe les yeux dehors, m'embrasse dans le cou, les cheveux relevés coincés dans mon chapeau de paille, j'adore ses lèvres.

J'adore ce soleil, ce nouvel agenda. Plus près de lui.

Nylonement