{Du vrac} Langage et maturité d’une petite fille de 3 ans et quatre mois

Publié le 23 septembre 2014 par Theworkingmum @theworkingmum1

A trois ans et quatre mois, ma fille a définitivement laissé tomber les areuh, les "ça", les "maman" pour tout et surtout n’importe quoi  et autres mots isolés (sans faire de phrases complètes) pour me demander quelque chose. Oui jadis, avec un seul mot, je devais deviner le sens entier de la phrase. Rien de compliqué vous me direz avec des "caca", "gateau" ou "encore" on peut s’en sortir. Elle est même capable de rajouter les "s’il te plait maman" même si ça dépend à qui elle demande. Timidité plutôt que l’irrespect, j’en suis convaincue.

A trois et quatre mois, ma fille est attentive aux nouveaux mots, à la route en voiture avec des "par là" surtout quand elle les connait par coeur, au temps qui passe "c’est bientôt la nuit" revient même souvent, à comment je peux l’habiller, attentive aussi à ses émotions. Oui, ma fille découvre la colère et la frustration, celle qui te prends aux tripes. Dans ces cas là, je lui dis d’aller dans sa chambre et je la laisse crier. Je l’entends hurler tout en bénissant l’architecte de l’appartement pour avoir mis une porte dans le couloir et le salon à l’opposé des chambres.

Là où je m’aperçois que ma fille murit est aussi sur l’utilisation des pronoms "je", "me", te", "tu"…

Quand elle était petite, pour lui apprendre "qui est qui", nous avons beaucoup fonctionné avec le "maman va donner le bain à Sélène" par exemple alors que je lui parlais directement. Aujourd’hui, ça pourrait donner "tu vas prendre le bain" mais ces tics de langage sont un peu restés… Cela fait un peu bizarre d’entre sa fille "Sélène va prendre le bain" en parlant d’elle même. Alors, on travaille sur les "mais c’est qui Sélène", "c’est moi" – "et toi tu t’appelles comment?" – entre le prénom et la fonction officielle de maman, le discours est souvent comique. Il suffit de rire pour qu’elle rit également. Insouciance reste encore longtemps s’il te plait.

J’aime aussi quand elle vient vers moi et qu’elle me dit "J’ai un cadeau pour maman". Bien évidemment, c’est souvent une arnaque, un de ces jouets qu’elle a mis dans une boite que je dois ouvrir et faire semblant d’être ravie! Ce "je" dont on dit que c’est le premier pas vers la prise de conscience de soi.

Ce que j’adore est quand elle ne comprend pas totalement le mot. "S’habiller" par exemple donne "je veux pas s’habiller", comme si le verbe était "sabiller".

Je suis toujours très touchée quand ma fille voit des personnages de différentes tailles et qu’elle essaye de les reconstituer en famille "bébé, maman et papa". J’ai eu sans m’en rendre compte, j’ai bénéficié même d’un solide noyau familial et je suis attachée pour donner la même chose à ma fille.

"Maman, tu m’achètes un chat" est aussi une phrase qu’elle m’a sortie comme ça, d’un trait! Drôle d’idée que super-papa-chéri jure ne pas lui avoir soufflé à l’oreille…

J’adore particulièrement quand je pose une question à ma fille et qu’elle me dit "si tu veux". C’est ce que je lui dis souvent.

Quand je lui demande "pourquoi", elle sait qu’il faut commencer la phrase par un "parce que" mais souvent ça donne "parce que j’ai envie" ou "parce que j’ai pas envie". Je suis bien avancée avec cette réponse !

C’est l’âge aussi où ma fille demande un câlin et sait le faire.

3 ans et quatre mois, c’est l’âge où quand on pose des conditions, mini-nous les comprend. Même s’il faut négocier, même si ça finit en "je teste ma voix dans ma chambre", c’est une étape que j’apprécie. A la fois, je ne sais pas toujours gérer ce bébé qui n’est plus bébé, que j’ai tant accompagnée, qui aujourd’hui murit, grandit, change, évolue et rencontre un monde seul avec l’école.

Là, je comprends les parents nostalgiques, ceux qui me disaient "profites, ça passe vite". Je n’ai jamais trouvé que ça passait vite mais j’ai encore une fois, envie de mettre pause. Là tout de suite.

Ce billet en vrac pour capturer tous ces instants précieux du quotidien pour me dire d’en profiter encore plus !

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