10 chansons… pour le chômage

Publié le 23 septembre 2014 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Hélas, hélas, comme beaucoup de personnes en France en cette fin 2014, dont pas mal de personnes de mon entourage, je suis confrontée à la perte de mon emploi. C’est un drame que je vis pour la première fois sous cette forme, mais dont je connais par cœur les tenants et les aboutissants (pour m’être retrouvée par deux fois au chômage à la fin d’un cursus universitaire). Malgré tout, je reste bizarrement sereine, tant je vois cette perte d’emploi dans l’optique d’un changement général de vie que j’ai entamé par ma rencontre avec le Chevalier.

Mais, comme toute personne qui se retrouve sans emploi, il arrive que je sois confrontée au désespoir et à la démotivation. Quoi de mieux, donc, qu’une petite sélection de chansons pour se motiver à envoyer des CV et se forger un moral à hurler REP A SA ASSEDIC ?

The Offspring, Why don’t you get a job?

Commençons par du très classique : tu te fais embrouiller par tout ton entourage qui te dit Bouge-toi le cul, feignasse. Accessoirement, Emmanuel Macron et Manuel Valls en rajoutent une couche (qui de l’illettrisme, qui de la fraude aux prestations sociales…). Bref, qu’est-ce que tu fous encore là à me lire en pantoufles au lieu d’enfiler ton plus beau costar pour défoncer tous les RH de ta région ?

Peter Gabriel feat. Kate Bush, Don’t give up

La chanson de la chialance absolue quand tu es au bout du rouleau. C’est cette chanson qui me fait prendre conscience que quelque chose a changé par rapport à il y a 6 ans : certes, je suis en couple, certes, je porte un deuil, mais au moins, j’ai fait mes preuves et j’ai des appuis. Dans les soirs de désespoir, avoir deux-trois personnes qui me balancent tranquilou Ca va aller, tu peux y arriver – et même ma mère, truc de fou –, ça change tout.

Henri Salvador, Le travail c’est la santé

Exemple typique de ce que l’on se dit une fois à la retraite ou en ouverture de droits aux ASSEDIC que cet éloge à la procrastination et à la contre-productivité. Même si je me décourage certains soirs, connaissant le système de Pôle Emploi, je sais que la paresse est mon ennemie, tant il est plus éreintant de faire justifier ses droits au chômage qu’une quelconque productivité au sein d’une entreprise.

Princesse Erika, Faut qu’j’travaille

Autre écueil de la perte d’emploi : tout le monde va de son « petit conseil avisé ». Quelquefois, ça marche. La plupart du temps, c’est à côté de la plaque. Ou chercher dans le privé quand tout ton entourage est fonctionnaire…

Zachary Richard, Travailler, c’est trop dur

Chanson multireprise (par CharlElie Couture et Alpha Blondy, notamment), cette mélodie cajun n’exhorte pas seulement à la paresse, mais aussi à apprendre à trouver une liberté en dehors de toute notion de survie, de salaire, etc. Bref, ça apprend à relativiser un peu sur ses objectifs de vie.

Bernard Lavilliers, Les mains d’or

Cette chanson me tord le bide et je ne pourrai plus l’écouter avant un petit bout de temps. Comme beaucoup de personnes dans mon cas dans la boîte que je vais quitter, la décision qui a été prise a été un véritable déchirement. Personnellement, ça ne faisait que 6 ans que j’y travaillais, mais je pense à ceux qui sont là depuis plus longtemps, certains même y ont fait l’intégralité de leur carrière. Pour eux, c’est encore plus dur que pour moi.

Les Charlots, Merci patron

Certes, on ne fait jamais dans la finesse ni le bon goût avec l’équipe de comiques la plus connue des années 1970, mais j’avais envie d’une légère touche d’ironie dans cette playlist. Et même si la logique voudrait que je sois désormais mon propre patron (étant donné que les maisons d’édition externalisent de plus en plus les tâches), ça me fait encore peur, tout ça.

Eddy Mitchell, Il ne rentre pas ce soir

C’est le scénario qui se passe dans la tête de chaque personne à qui on annonce son licenciement. Comment l’annoncer à ses proches ? Comment envisager les projets que l’on a entamés, l’éducation des enfants, les loisirs, les relations… ? Et si, d’un coup, on fuyait cette vie, on disparaissait pour ne plus jamais revenir sur ses pas ?

Pierre Bachelet, Les corons

Conséquence désastreuse de la désindustrialisation de la France, qui préfère désormais tourner son prolétariat vers le tertiaire et la société de services, c’est Pierre Bachelet qui est obligé de nous faire des cours d’histoire. Et ça, c’est rude.

L’internationale

Loin de moi de combattre totalement le capitalisme, mais un petit coup de pied au derche de la part de mes amis gauchistes et communistes ne serait pas de refus. Malgré tout, j’ai fait le choix de bosser dans le privé, j’en assume les conséquences, je sais que ce que je vis en ce moment fait partie des affres de la libéralisation du marché du travail, mais je ne vais pas chouiner pour autant. Il y a des mauvais choix de vie qui ont des conséquences bien plus graves que celles inhérentes à bosser pour la société capitaliste.

Il me faudra du courage pour affronter la période qui commence, mais tant qu’il y a de la musique, des postes des rédacteur à pourvoir dans les caisses de retraites et des annonces intéressantes sur le site de l’ASFORED, tout espoir m’est permis.