MT 500.3, la surprise trail de Quechua

Par Lerunnergeek @lerunnergeek

J’essaye de ne pas Êcrire mes articles produits comme on pourrait trouver sur d’autres blogs.
Je n’ai pas d’objectif de diffÊrenciation mais je pars du principe que les tests produits faits par la majoritÊ de trailers sont trop quantifiÊs; et cherchant à être objectifs alors qu’ils sont subjectifs. Justement pour s’adresser à un plus grand nombre il faut être objectif. Dans ce cas, pour être objectif il ne faut que parler chiffres et ÊlÊments techniques. Pour ça, la fiche produit de l’Êquipementier me suffit. Ou alors les blogs et les sites peuvent regrouper des informations techniques difficiles à trouver ou proposer des rÊcapitulatifs.
Bien sur, je lis les tests de mes confrères et consoeurs. Mais il est impossible de m’arrĂŞter Ă  un seul article. Car tout test est forcement subjectif. Ce qui est normal, et plus particulièrement dans des ĂŠquipements trail type chaussures.
N’attendez donc pas de mes tests un avis objectif. Bien sur j’essayerai d’apporter des visions un minimum universelles et adaptĂŠes Ă  “tout un chacunâ€�. Mais il s’agit de mon ressenti et de mon expĂŠrience.
Rien de plus personnelles que les chaussures de trail. On ne court pas de la même façon et nous n’avons pas tous les mêmes besoins.

La Quechua MT 500.3

Au dÊbut de cet ÊtÊ Quechua nous a envoyÊ deux paires de leurs chaussures mountain trail MT 500.3. Choix judicieux car Benjamin et moi n’avons pas la même expÊrience du trail.

Je vous proposerai d’ici peu un article sur Quechua en gÊnÊral. NÊanmoins, je peux vous dire que c’est une marque que j’apprÊcie ou du moins que j’ai appris à apprÊcier avec le temps et leur Êvolution. J’ai aussi de très bonnes relations avec l’Êquipe de communiquants de Quechua; ils savent nÊanmoins que je suis très critique et difficile (comme je peux être aussi enthousiaste).
Quechua s’est spĂŠcialisĂŠ sur les produits Mountain Trail. Pour vous il s’agit peut ĂŞtre d’une “petite catĂŠgorieâ€� de pratiquants mais pour moi il s’agit de toute ma passion pour le trail.
On a tord d’oublier que le trail running n’est pas issu du “runningâ€� (comme son nom semble l’indiquer) mais des sports de montagne. Et les marques l’oublient aussi‌
Je ne sais pas si ce sont les runners qui ont crÊÊ cette rÊcente mode du trail ou la mode qui a amenÊ les runners en masse au trail. N’y voyez aucune critique de ma part, c’est une rÊflexion purement neutre. Mais ne vous inquiÊtez pas je lancerai le dÊbat une prochaine fois oÚ vous dÊcouvrirez ma vision un tantinet acerbe .

Bref, je reproche beaucoup aux marques d’oublier que les chaussures de trail sont faites pour du trail et non pas du running. Pour du terrain nature et non pour de la piste ou de l’asphalte. Qu’un terrain nature n’est pas contrĂ´lable. Qu’il est difficilement prĂŠvisible de n’avoir pas trop de pierres, de boue, de sable, de branches‌ Au final qu’est ce que le trail sans ça? Si ces terrains ne vous plaisent pas, changez de sport!
Plus le temps passe, moins les chaussures rĂŠsistent. Ma première paire en 2012 m’a tenu plus d’un an… Depuis l’annĂŠe dernière, en moins de 5 mois, j’ai du changer plus de 6 fois de chaussures. Un mesh qui ne tient pas la caresse d’une petite ronce. Une semelle qui se dĂŠcolle‌
Dans des temps reculÊs les marques produisaient des 4X4 pour montagnards. Maintenant elles font des SUV pour citadins‌
Équipementiers, si vous ne l’avez pas compris, faites alors des chaussures de danse‌

Et au niveau tarif, on est oĂš ?

On est toujours critique d’un produit peu cher. Prix bas est pour nous synonyme de basse qualitÊ. C’est souvent le cas.
Soyons directs, car le prix ça compte. Personnellement, je n’ai pas un budget infini : Les Quechua MT 500.3 sont Ă  moins de 70â‚Ź. Soit 50â‚Ź de moins que la majoritĂŠ de la concurrence et 90â‚Ź de moins que des “grandesâ€� marques commençant par un “Sâ€� (suivez mon regard). J’ai bien sur dĂŠjĂ  eu en ma possession des chaussures de la marque “Sâ€�, je peux donc comparer rassurez-vous‌
Excusez moi, mais si je trouve des chaussures de qualitĂŠ, au moins pour l’entraĂŽnement, Ă  moins de 100â‚Ź alors que je les change au minimum tous les 4 mois, pourquoi je jetterai mon argent par les fenĂŞtres?
Je serai malhonnête si je disais ne jamais succombez au champs des sirènes de la mode. Mais souvent, et plus particulièrement en trail, je m’en contre-fiche.

Et la rapport qualitĂŠ / prix ?

Ma première question Ă  rĂŠception des MT 500.3 fut : “Sont-elles solides?â€�. Mon expĂŠrience bien appuyĂŠe me permet justement de me rendre compte Ă  90% de cette soliditĂŠ d’un seul coup d’oeil. Et je peux vous garantir que ces satanĂŠes chaussures avaient l’air vraiment bien solides. Ce petit mesh tout mignon en tissus tressĂŠs que l’on voit chez la concurrence, oui vous savez cette petite structure en poils de …, pardon de vers Ă  soie, que l’on ose Ă  peine toucher de peur de l’abĂŽmer (j’en ĂŠtais arrivĂŠ lĂ ) avait fait place Ă  une enveloppe blindĂŠe qui donnait l’impression d’avoir ĂŠtĂŠ recouverte d’une mince couche d’un vernis unifiant le tout. Comme si les branches et la poussière allaient glisser dessus.
Et que dire des protections noires, qui ne font pas uniquement du pare-pierre un bouclier rÊsistant à n’importe quel pierrier, mais un rempart contre tous les obstacles que peuvent rencontrer vos pieds lors du track‌

Cela fait une bonne centaine de kilomètres que je les utilise et elles n’ont pas bougÊ.
Juste un petit bĂŠmol pour le tissus interne qui s’est dĂŠcousu au niveau de la semelle intĂŠrieur. Je me rends compte que le problème est commun Ă  toutes les marques. Mais cela n’empĂŞche pas de courir.

Je n’ai pas notĂŠ d’usure de crampons, ni sur le mesh ni sur les protections. Et je peux vous garantir qu’elles en voient de toutes les couleurs. Suite aux orages de cet ĂŠtĂŠ, les chemins des Mt D’Or se sont transformĂŠs en pierriers dignes des pentes alpines. Elles prennent tous les terrains sans sourcilier‌

Le confort est au rendez-vous. Bien sur il y a mieux mais je dirai que dans son ensemble je prend plaisir Ă  les enfiler pour les oublier dans le run.
Le chausson colle bien à mes pieds et ces derniers ne bougent pas. Point important pour moi qui ait besoin d’un maximum de prÊcision. Il faut que mes chaussures ne fassent plus qu’un avec mes pieds.

A ce niveau lĂ  justement, le laçage permet de bien gĂŠrer le serrage de la chaussure. Grosse surprise Ă  rĂŠception : je ne m’attendais pas Ă  avoir un laçage similaire Ă  la marque “S‌â€�. Personnellement je dĂŠteste ce fonctionnement. Mais Quechua a rĂŠussi Ă  me rĂŠconcilier avec des lacets plus ĂŠpais et qui ne se desserrent pas. Ils ne rentrent pas dans la peau comme d’autres marques avec des lacets trop fin Ă  la limite du fils nylon.
Très bonne idÊe de la marque : offrir des lacets classiques en remplacement. C’est peut être un dÊtail mais pour moi c’est une idÊe de gÊnie. Ainsi, Quechua n’imposent rien.

Son drop est dans la moyenne presque lÊgèrement en dessous. Même si je prÊfère des chaussures plus naturelles (je cours aussi la semaine avec des Saucony de 4mm) je m’adapte facilement. Ma foulÊe n’en a donc pas souffert. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir des chaussures qui me poussaient vers l’avant.
J’Êtais justement impressionnÊ car je m’attendais à des chaussures sur-ÊvaluÊes pour les dÊbutants ou une cible cliente trop universelle. Au final, elles se font vraiment oublier Êgalement par leur lÊgèretÊ.
Le rapport soliditÊ/lÊgèretÊ est vraiment au top et quasiment introuvable sur d’autres modèles.

Pour finir, il y a quand même quelques dÊfauts à noter (la perfection n’est pas de ce monde). Benjamin et moi sommes d’accord sur leur rigiditÊ. Bien sur, après quelques sorties elles s’assouplissent un minimum mais ne deviennent pas non plus des chaussures Êlastiques. Rappelons nÊanmoins que nous sommes sur un produit qui cible principalement la mountain trail. Des tracks et des typologies terrain plus exigeants que dans des monts. On attend de ces chaussures un minimum de soliditÊ et de protection.
Enfin je suis quand mĂŞme un peu dÊçu par l’amorti. Vous me direz “on ne court pas de la mĂŞme façonâ€�. Personnellement, je suis plus sur l’avant du pied. Pour ça, pas de problème. Quand Ă  la descente oĂš je dois utiliser le talon, le système “Evaâ€� de la marque fait son travail. Non, la problĂŠmatique vient du milieu de la chaussure : une pierre, une racine et on la sent un peu trop. Suffisamment pĂŠnible pour devoir anticiper la pose du pied en la rectifiant par rapport Ă  ma foulĂŠe habituelle dès que je vois un obstacle Ă  risque.

Ce n’est peut ĂŞtre pas important pour certains mais ça peut compter : Elles ont quand mĂŞme de la gueule! Un sacrĂŠ look en jaune ou en rouge. Justement ce look leur donne une image de rĂŠelles soliditĂŠ et longĂŠvitĂŠ.Oh que oui et plutĂ´t deux fois qu’une! A vrai dire elles sont devenues mes chaussures principales d’entraĂŽnement sur les terrains exigeants des Mt D’Or.

En conclusion

Qu’on se le dise : ce sont vraiment des chaussures de mountain trail. Coureurs des prairies et des petits sentiers de sous-bois, ce n’est pas forcement le modèle pour vous. J’aurai pu vous dire que c’est l’idÊal pour les dÊbutants mais non : elles conviennent aussi parfaitement à des trailers d’un certain niveau. Il faut avoir un peu d’humilitÊ, même beaucoup, et arrêter de ne jurer que par les grandes marques. L’humilitÊ dans trail commence dÊjà par là. Je n’ai pas honte de sortir avec, bien au contraire.
En rĂŠsumĂŠ, un rapport qualitĂŠ/prix que vous ne trouverez absolument nulle part ailleurs. Osons aller plus loin en disant que les marques peuvent prendre exemple sur Quechua et leurs MT 500.3.

RĂŠsumĂŠTesteurJulien DucerfDate du test 2014-09-04Produit Quechua MT500.3Note 4
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