La moitié des animaux sauvages ont disparu de la planète en 40 ans

Publié le 30 septembre 2014 par Bioaddict @bioaddict
Une chute de plus de moitié des populations mondiales d'espèces sauvages en à peine 40 ans : tel est le dramatique constat auquel aboutissent les calculs du Rapport Planète Vivante 2014 du WWF publié ce mardi 30 septembre. ¤¤

Le Rapport Planète Vivante est l'analyse scientifique la plus importante au monde concernant la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine.

Le Rapport Planète Vivante 2014 est la dixième édition de la publication bisannuelle phare du WWF. Intitulé Des hommes, des espèces, des espaces, et des écosystèmes, il suit l'évolution de plus de 10 000 populations d'espèces vertébrées (regroupées dans une base de données tenue par la Zoological Society of London) entre 1970 et 2010 pour établir l'Indice Planète Vivante.


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Selon le rapport 2014 du WWF, les populations de poissons, d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles ont régressé en moyenne de 52 % depuis 1970. Les espèces d'eau douce sont les plus touchées, puisqu'avec une baisse de 76 %, elles subissent un déclin près de deux fois supérieur à celui des espèces terrestres et marines. Ces pertes sont survenues pour l'essentiel dans les régions tropicales, l'Amérique latine ayant payé le plus lourd tribut.

Pourquoi et comment l'Homme est en train de tuer les animaux sauvages

- Les espèces terrestres ont enregistré un déclin de 39 % entre 1970 et 2010, et cette tendance ne donne aucun signe de ralentissement. La perte d'habitat attribuable à l'affectation des sols aux activités humaines (notamment l'agriculture, le développement urbain, et la production d'énergie) apparaît toujours comme une menace majeure pour l'environnement terrestre et est aggravée par la chasse.

- Les espèces marines ont vu leur effectif régresser de 39 % entre 1970 et 2010. La période allant de 1970 au milieu des années 1980 a connu la plus forte baisse, suivie d'une certaine stabilité, à laquelle a succédé une nouvelle phase de déclin ces dernières années. Le recul le plus prononcé est observé sous les tropiques et dans l'océan Austral et concerne les tortues marines, de nombreux requins, et les grands oiseaux marins migrateurs comme l'albatros hurleur.

- Les espèces d'eau douce accuse une chute moyenne de 76 %. Les grandes menaces pesant sur elles sont la perte et la fragmentation de l'habitat, la pollution et les espèces invasives. De fait, la variation du niveau de l'eau et de la connectivité des systèmes aquatiques, provoquée notamment par l'irrigation et les barrages hydroélectriques, a un impact notable sur les habitats d'eau douce.

Selon le rapport de WWF, les principales menaces pesant sur les espèces sauvages sont la disparition et de la dégradation de leurs habitats (du fait de la déforestation, de l'urbanisation ou encore de l'agriculture), la chasse et la pêche (intentionnelle, à des fins alimentaires ou sportives, ou accidentelle comme les prises accessoires), la pollution et le changement climatique, dont les effets devraient être de plus en plus forts.

L'exemple des gorilles de montagne : Les gorilles de montagne ne sont plus que 880 à vivre à l'état sauvage, dont environ 200 dans le parc national des Virunga, en République démocratique du Congo (RDC). Et, pourtant, l'allocation de concessions pétrolières sur 85 % de la superficie du parc fait douter de son avenir à long terme : les forages risquent, en effet, de conduire à une dégradation de l'habitat et de faire perdre au parc son statut d'aire protégée et de site du patrimoine mondial de l'humanité, rendant ainsi sa faune sauvage extrêmement vulnérable.

Il n'est pas trop tard pour agir

Même si le recul de la biodiversité dans le monde atteint un niveau critique, le Rapport Planète Vivante 2014 montre comment la gestion efficace de certaines aires protégées a permis de soutenir les espèces sauvages, en évoquant entre autres l'exemple du Népal, où la renaissance des populations de tigres est bien réelle depuis plusieurs années. Il insiste aussi sur le fait que, de manière générale, les populations des aires terrestres protégées connaissent un rythme de déclin moitié moins rapide que celles des zones non-protégées.

" L'ampleur de la perte de biodiversité et les dégâts subis par des écosystèmes tout simplement essentiels à notre existence sont alarmants ", commente Ken Norris, Directeur scientifique à la Zoological Society of London. " Ces dégâts ne sont pas inévitables, car ils sont une conséquence du mode de vie que nous choisissons. Certes, le rapport montre que la situation est grave, mais il y a encore de l'espoir. La protection de la nature passe par une action de conservation ciblée, par la volonté politique et par le soutien de l'industrie. "

"Ce déclin continu de la vie sauvage souligne plus que jamais la nécessité de solutions durables pour mettre fin à une véritable hémorragie planétaire" explique aujourd'hui WWF qui tire la sonnette d'alarme et appelle les gouvernements à agir d'urgence.

Stella Giani