Immobilier : ou va le marche ?

Publié le 01 octobre 2014 par Martine Denoune @mdenoune

Depuis 2008, les prix des logements anciens ne décrochent pas vraiment en France. Cette tendance prouve que le scénario lent de l’économiste Jacques Friggit semble se vérifier. Et une hausse brutale des taux d’intérêt pourrait nous faire passer dans son scénario rapide.

L’exception française continue. Chez nos voisins européens et même aux Etats-Unis, les prix de l’immobilier résidentiel ont fortement baissé. Et même s’ils ont tendance à repartir en Grande-Bretagne sous l’effet d’un fort recours au crédit, ils ont retrouvé des niveaux plus sages.

De ce coté-ci de la Manche, rien de tel, malgré l’effritement des valeurs. « Pour acheter le même logement “toutes choses égales par ailleurs”, un primo-accédant doit s’endetter sur 25 ans, contre 15 ans en 1965 ou 2000 » calcule Jacques Friggit.

Sans le coup de pouce financier des parents, la primo-accession reste difficile dans l’ancien, privé du PTZ (prêt à taux zéro). Le projet de loi de finances pour 2015 ne prévoit pas d’étendre ce financement à taux nul, à l’acquisition de logements anciens.

DES PRIX ENCORE EN HAUSSE PAR RAPPORT A 2000 
Si l’on se réfère à l’indice des prix en France, au deuxième trimestre 2014, le prix des logements anciens en France, rapporté au revenu par ménage, est supérieur de 67% comparé à ceux de 2.000.

Basons- nous cette fois sur l’indice des prix à Paris, le prix des logements anciens dans la capitale s’inscrit encore en hausse de 144% par rapport à ceux de 2.000.

Depuis de nombreuses années, l’économiste, qui vient de participer à la publication d’un rapport sur les statistiques du logement,  table sur une correction du marché de l’immobilier résidentiel en France, qui ferait revenir le ratio prix/revenu vers son « tunnel historique », sur la base de deux schémas :

- un scénario rapide pouvant déclencher par exemple, une baisse des prix de l’ordre de 35% en 5 à 8 ans,

- un scénario lent pouvant se traduire par une stagnation des prix sur 15 à 20 ans.

Depuis 2008, le scénario lent semble se dérouler au niveau national. Pour combien de temps ? difficile de répondre. Une hausse brutale des taux d’intérêt pourrait nous faire basculer dans le scénario rapide.