Mommy, Xavier Dolan (avant-première MK2 Bibilothèque)

Publié le 06 octobre 2014 par Elledit8 @elledit8

« Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais », Xavier Dolan

Plaire à la fois aux critiques, aux cinéphiles et à un public plus large est un exploit que Xavier Dolan a réalisé avec son dernier film Mommy. Succès critique et populaire promis à une belle vie dans les salles de cinéma depuis le Prix du jury reçu au Festival de Cannes, le film a conquis les spectateurs venus nombreux à l’avant-première du MK2 Bibliothèque mardi 30 septembre. Présent avec les trois acteurs phares du film, Xavier Dolan a donné la clé de son succès, son carburant: l’émotion. On ne peut pas se tromper lorsqu’on veut toucher les gens, a-t-il dit. Il ne s’est pas trompé.

Dolan, un cinéaste pop

Petit prodige québécois du cinéma, le nom Xavier Dolan est dans la bouche de tous ceux qui s’intéressent au cinéma de près ou de loin en cette rentrée. A seulement 25 ans, il s’est déjà illustré à la réalisation de quatre longs-métrages auparavant: J’ai tué ma mère, Les Amours imaginaires, Laurence Anyways et Tom Ferme, tous plébiscités dans des festivals prestigieux. Outre sa casquette de réalisateur, Xavier Dolan est également scénariste et acteur. Il a un avis très précis sur la direction artistique, la bande-son ou le montage, plus par vision me semble-t-il que parce qu’il ne saurait pas déléguer. Ce jeune homme sait très clairement où il veut aller et quels chemins prendre pour y parvenir. Entouré par la même équipe depuis ses débuts, il semble avoir trouvé les clés de sa revanche. Il s’adresse aux jeunes de sa génération et leur insuffle de l’énergie en raffales. Il veut changer le monde avec ses rêves et donne sacrément envie de le rejoindre dans cette noble course.

Mommy: un film sur l’espoir, l’amour, les femmes

Derrière le drame familial causé par l’hyperactivité de Steve, personnage incarné par l’excellent Antoine-Olivier Pilon, Xavier Dolan parle surtout d’espoir. Je l’ai ressenti comme cela en tout cas. En le visionnant, j’avais en mémoire son discours flamboyant prononcé à Cannes après avoir reçu le Prix du jury ex-aequo avec Jean-Luc Godard. En s’adressant à Jane Campion, la présidente du jury, il avait évoqué le film qui a changé sa vie: La leçon de piano et les beaux rôles qu’elle attribuait aux femmes. Il s’inscrit dans sa lignée et les femmes ne soient ni victimes ni objets dans ses films. Dye et Kyla en sont la parfaite illustration, deux beaux rôles campés par Anne Dorval et Suzanne Clément, toutes deux magistrales. Unies pour avancer, ces deux femmes lutteront ensemble pour apporter à Steve ce que le système a renoncé à lui offrir: de l’espoir en un avenir meilleur. J’ai souri, j’ai ri, j’ai été bousculée, j’ai pleuré… Merci pour ce moment et longue vie aux rêves de Dolan!

Je ne voudrais pas trop en dire pour ne pas déflorer votre premier visionnage. Un conseil: allez voir Mommy et suivez la carrière de Dolan. Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes venu accompagner Dolan à Paris lors de cette avant-première ne s’y est pas trompé. MK2 non plus, que je remercie chaleureusement pour l’organisation de ce moment.


MK2: http://www.mk2.com/

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Crédits photos: Elle dit 8