Critique Ciné : Lou ! Journal Intime, la vie version niaise

Publié le 15 octobre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Lou ! Journal Intime // De Julien Neel. Avec Ludivine Sagnier, Kyan Khojandi et Lola Lasseron.


Lou ! Journal Intime est avant tout une bande dessinée de Julien Neel que ce dernier a adapté au cinéma. Je ne connaissais pas du tout cette BD et je ne suis pas certain d’avoir envie de la découvrir après avoir vu le film. Au fond, ce film n’est pas forcément catastrophique mais disons qu’il m’a profondément ennuyé alors que son histoire met énormément de temps à décoller. Toutes les petites références que le film tente de faire sont tout de même très intéressantes, notamment celles aux mangas avec Sidera (le clip de la chanson est certainement l’un des meilleurs moments d’un film qui n’est pourtant pas du tout sur Sidera). Le problème de ce film c’est qu’il est un peu trop niais, tout simplement. On ne parvient donc pas vraiment à voir où ils veulent en venir et cela me fait penser à tous ces petits films français en carton qui tentent de sortir au cinéma (celui-ci a bénéficié d’une belle sortie d’ailleurs, ce que je ne comprends pas) alors qu’ils n’auraient pas forcément mérité beaucoup plus qu’une simple diffusion télévisée. En voyant ce film j’ai repensé notamment à Attila Marcel, un film que je trouve dans le même ton.

Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit seule avec sa mère, Emma, qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières années pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles : Emma stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit voisin, délaissant sa bande de copains... Leur bulle éclate alors qu’Emma entame une renaissance amoureuse et qu’un premier baiser fait rentrer Lou dans les années enivrantes de l’adolescence.

Le côté un peu frivole et rêveur de Lou ! Journal Intime tente de lui donner un style. Sauf que l’histoire qui nous est contée est tout de même sacrément plate ce qui est certainement l’un des plus gros problèmes de ce film. J’aurais aimé être touché par cette mère immature incarnée par une Ludivine Sagnier (Suzanne) plus irritante que jamais (alors que je commençais à beaucoup plus l’apprécier ces derniers temps) ou encore par Kyan Khojandi (Bref) incarnant un rôle de beauf s’habillant comme un berger du fin fond de la Savoie. Sauf que non, rien ne colle ce ce point de vue là et je dirais même que la perruque de Kyan Khojandi est l’une des pires choses que l’on ait pu voir dans Lou ! Journal Intime. On ne parvient donc pas à croire complètement à l’histoire d’amour qui se dessine. La vraie bonne idée du film vient de l’arrivée de Nathalie Baye (Les hommes de l’ombre) dans la seconde partie sous les traits d’une grand mère aigrie. Elle est parfait dans ce rôle là, suffisamment grimée pour avoir du mal à la reconnaître. Ensuite, le film tombe tellement dans la niaiserie que la pauvre petite Lou devient le personnage le plus tête à claques du film.

Plus le temps passe et plus cette petite ne parvient malheureusement pas à être aussi touchante qu’elle aurait dû l’être. Sa relation avec Tristan manque cruellement de fond alors que le film ne se base que sur quelque chose de malheureusement très superficiel. Mais il fallait bien s’y attendre de toute façon. Julien Neel n’est pas le plus mauvais des metteurs en scène, il tente d’utiliser l’univers de la BD pour en faire quelque chose à l’écran et ce n’est pas bête. Il rend donc hommage à la BD mais également au manga. C’est une bonne idée de sa part même si je trouve qu’il ne va pas suffisamment loin dans ses références qui tombent donc légèrement à plat dans la première partie du film. La seconde est bien plus réussie, plus légère et moins ennuyeuse mais tout cela grâce à quelques bons artifices (la grand mère, Sidera, etc.). Lou ! Journal Intime est donc un film qui veut avoir une âme mais qui ne la trouve malheureusement pas. De plus, cela manque cruellement de rythme. Sans compter que tout ce que l’on voit à l’écran respire un peu trop l’amateurisme.

Note : 4.5/10. En bref, médiocre comme tout cette chronique de vie bien trop niaise.