Quatre mariages et un enterrement - 8/10

Par Aelezig

Un film de Mike Newell (1994 - USA, UK) avec Hugh Grant, Andie McDowell, John Hannah, Simon Callow, Kristin Scott Thomas, Charlotte Coleman, Anna Chancellor, James Fleet

DELICIEUX.

L'histoire : Charles, roi de la gaffe et grand séducteur (presque) malgré lui, se rend au mariage d'un ami, avec sa bande de copains. Il y rencontre Carrie, une jeune Américaine. Coup de foudre et nuit d'amour. Mais Carrie repart aux Etats-Unis dès le lendemain. Un deuxième mariage et Carrie est là... Charles est fou de joie ; après cette première relation d'un soir, la glace est rompue, pas la peine de draguer et ils vont pouvoir se connaître mieux... Mais Carrie annonce que, dans l'intervalle, elle s'est fiancée...

Mon avis : Ca faisait longtemps que j'avais envie de le revoir celui-là. Une comédie romantique rafraîchissante, drôle, adorable, avec deux stars de l'humour pincé so british : Hugh Grant et Kristin Scott Thomas. Les autres acteurs ne sont pas en reste, tous les personnages sont tendrement dessinés et tous aussi attachants les uns que les autres. Mais les mimiques de Hugh et l'air coincé de Kristin valent vraiment leur pesant de cacahuètes.

Comédie chorale, ce qui n'est pas forcément le propre de la romcom, le film rappelle quelque peu Love actually de Richard Curtis qui utilise le même principe : une galerie de seconds rôles très marqués et merveilleusement interprétés. On retrouve d'ailleurs la même petite chanson que Bill Nighy chante dans Love actually ! Il est aussi à noter la présence dans le film d'un couple gay, ce qui en 1994 était loin d'être banal. C'était quand même il y a vingt ans ; les coming-out n'étaient pas très fréquents et l'homosexualité pas encore banalisée comme aujourd'hui. On était encore proche de la découverte du sida qui avait posé une chape de plomb sur la communauté gay. Bravo donc à Mike Newell pour cette jolie initiative, d'autant qu'elle est traitée avec beaucoup de finesse et de sensibilité.

On apprécie toutes les petites histoires parallèles de ces gens qui cherchent l'amour sans le trouver (comme dans la vraie vie) : celle qui est amoureuse d'un homme qui ne la regarde jamais ; l'excentrique qui se croit un peu neuneu parce que les hommes lui préfèrent toujours des filles très intelligentes, le timide, pas très beau, qui se "contenterait" d'un mariage avec une gentille fille qui ne le trouverait pas trop laid... et j'en oublie. 

Le film est très très british, tenues endimanchées anglaises, déglinguées dans la vraie vie (Hugh en bermuda et chaussettes... hum !), intérieurs anglais, avec des fleurs partout dans les vases, sur les rideaux, sur les dessus de lit... J'adore !

Et puis séquence inoubliable de Rowan Atkinson (Mr Bean) en prêtre débutant...

Le bémol : le fait que les deux protagonistes principaux ne se rencontrent en gros que quatre ou cinq fois nuit un peu à la crédibilité de l'histoire de l'amour ; le coup de foudre, soit, mais on s'explique mal pourquoi ils ne se téléphonent pas et que la demoiselle revienne trois mois plus tard... fiancée. Et que malgré l'attirance qu'elle ressent pour Charles et l'amour qu'elle voit dans ses yeux, elle persiste et signe pour épouser son Hamish... Moi, pour que ça fonctionne mieux, j'aurais bétonné un peu plus la relation et ses barrières (des coups de fil manqués, d'autres heureux hasards immédiatement suivis de coups de malchance, et pas de mariage avec Hamish ; la même hésitation chez Carrie que Charles, tous deux épris de liberté, en jouant sur la distance USA - UK). Enfin bon, je ne suis ni scénariste ni réalisatrice.

Ca reste un très joli film, super drôle et infiniment romantique.