Coupe coupe

Publié le 16 octobre 2014 par Ziril

On sait l’affection que j’ai pour mon couteau suisse. Il sait presque tout faire, mais presque, c’est pas tout. En traînant mes guêtres à faire le Tom Sawyer le long du Río Hum, en Uruguay, j’ai appris un truc : quand on part longtemps en vadrouille, rien ne remplace une bonne machette. S’il faut émonder, couper une grosse branche (celle qui fait trois mètres et qui empêche de faire un petit feu bien propre), faire un passage dans la broussaille, tailler en pointe des montants pour un abri, ou, Dieu nous garde, couper la tête d’un poisson, la machette est l’outil qu’il faut. Ou plutôt, ce que les anglophones appellent un chopper, que je traduirais bien par coupe-coupe. La vraie machette, c’est plutôt pour faire des bornes de piste dans la jungle, mais ça, ça ne m’est jamais arrivé… Un chopper, c’est une sorte de compromis entre le gros couteau et la hachette.

Pour faire un bon coupe-coupe, il faut du poids, et un acier souple et tenace. Il faut une poignée bien conçue, parce qu’à taillader comme ça, dans le jardin ou en montant le camp de base pour la chasse des grosses arcs dans le Parque Nacional Vincente Pérez Rosales, on se prend vite une ampoule Si ça ne coûte pas trop cher c’est tant mieux. Là, j’ai trouvé le bébé idéal. Ça s’appelle Chanceinhell. Ouais, je sais**… C’est un design de Ken Onion pour CKRT, donc un grand nom du couteau pour une marque industrielle. Ça tombe parfaitement dans la main, ça coupe bien, avec un centre de gravité assez près du manche et c’est pas trop difficile d’entretenir le fil, même pour moi qui ne suis pas doué. C’est clairement construit pour durer (j’ai confiance, même si j’ai pas vraiment essayé de détruire le mien). Et puis c’est livré avec un fourreau qui va bien pour attacher le bête sur le côté du sac (bush swag garanti). Bref, 600 grammes bien utilisés dans un sac en partance pour les bois, s’il faut plus y vivre qu’y crapahuter.

** En fait, il semblerait qu’on puisse se lâcher complètement sur les noms de ce genre d’ustensiles aux States, parce que selon toute probabilité, ton client est soit un cinglé survivaliste, soit un cinglé qui s’équipe pour la prochaine invasion de zombies.