Théâtre | La Colère du Tigre

Publié le 17 octobre 2014 par Generationnelles @generationnelle

L’amitié c’est pour la vie et au- delà. Plus fort que Montaigne et La Boétie, plus vintage que Souchon-Voulzy, voilà le duo insolite Monet-Clémenceau dans la Colère du Tigre au Théâtre Montparnasse. Et contrairement aux attentes’, c’est choc, émouvant et résolument moderne.

Au programme : Au crépuscule leur vie et à la fin d’une longue correspondance amicale, Claude Monet et Georges Clémenceau se revoient enfin dans la maison vendéenne du tigre. Malgré la présence ensorcelante de son éditrice glamour, Marguerite, et de sa gouvernante attentionnée,  presque rien ne pourra calmer la colère du tigre… 

On y va/on n’y va pas ? Sur le papier, autant avouer que c’est tout sauf la pièce qui pouvait nous séduire. Les histoires politiques de la 4° république, les regrets de deux vieillards…très peu, merci!

Mais c’est sans compter sur le talent de l’auteur, Philippe Madral, ni sur la maîtrise de jeux des acteurs. Claude Brasseur et Michel Aumont sont des valeurs sûres alors où est la surprise? Pas forcément surprise mais totalement maîtrise! Car il y a des acteurs qu’il faut voir sur scène pour comprendre ce que le jeu d’acteur signifie. Ce genre de comédiens mythiques avec qui on a grandi! Et dans la lignée des Michel Galabru, Jean Piat ou Michel Bouquet, Claude Brasseur et Michel Aumont font office de bons successeurs.

Avec la barbe du peintre ou les moustaches de l’homme politique, le mimétisme est assez bluffant mais dans les mimiques de surprise ou d’émotion subsiste celui qui nous a touchées dans « Un éléphant ça trompe énormément » ou amusées dans « Palais Royal » ! Car une des autres grandes forces de la colère du tigre, c’est sa gamme d’émotions. L’énervement certainement mais aussi la tendresse dans la mutation de caractère avec la vieillesse, c’est dans ces face à face avec public que tout un coup l’auditeur est captivé.  Dans ces tête à tête, les confidences se meuvent en histoire d’amitié forte ou de désir d’amour quasi impossible, avec son éditrice plus jeune de 40 ans. On vous l’avait dit l’amitié, l’amour, la mort, la vie quoi !

Du mardi au samedi 20h30,  matinées samedi à 17h30 et dimanche à 15h30.