Dernier domicile connu - 7/10

Par Aelezig

Un film de José Giovanni (1970 - France, Italie) avec Lino Ventura, Marlène Jobert, Michel Constantin

Efficace, comme on faisait dans le temps.

L'histoire : L'inspecteur Léonetti, aux méthodes un peu musclées, suite à une plainte illégitime et vengeresse déposée par un "fils de", se retrouve muté dans un petit commissariat de quartier. On lui confie pour mission la traque de pervers dans les salles de cinéma et il a pour partenaire une jeune recrue enthousiaste et idéaliste. Dépité, l'inspecteur... Mais un procès va s'ouvrir et un témoin à charge doit absolument comparaître si l'on veut que l'accusé soit condamné. Seulement, l'homme a disparu dans la nature, on n'a plus que sa dernière adresse, où il n'habite plus. On sort Léonetti de son placard et on le remet sur l'affaire car il l'a suivie autrefois. Lui et sa nouvelle coéquipière n'ont que quelques jours pour retrouver le témoin avant les truands qui risquent de l'abattre avant sa déposition au tribunal...

Mon avis : Un bon petit polar, sobre, carré, réaliste, nerveux, comme on savait le faire dans les années 70, avec des acteurs qu'on adore revoir. Le grand Lino, et l'adorable Marlène, ses taches de rousseur et sa petite voix d'enfant, forment un duo qui fonctionne très bien.

Réaliste, moderne dans sa facture, le film n'a franchement rien à envier (au contraire) aux productions actuelles ; si ce n'était quelques vieux téléphones et voitures, on oublierait que le temps a passé. Moderne aussi parce que c'était la première fois qu'on voyait une femme flic à l'écran ! Elle a bien sûr droit aux commentaires et dragouilles d'usage, dont elle se tire avec malice et bonne humeur. Ca, par contre... c'est affligeant quand on constate que, si les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le terrain, le machisme primaire est toujours là. Ca fait plus de quarante ans et le comportement de ces messieurs n'a pratiquement pas changé ! Voir toutes les piques, réflexions, harcèlement, que ces dames reçoivent encore aujourd'hui (police, politique, armée, et ailleurs...) dès lors qu'elles occupent des responsabilités ou des professions autrefois réservées aux hommes. Dingue.

Marrant d'entendre ces musiques de François de Roubaix, qui ont tant marqué le cinéma de cette époque. Je me souviens qu'enfant je les adorais et j'achetais même des "45 tours" !