Mes animaux domestiques, je les donne

Publié le 20 octobre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Au début était ma femme, aimante, jeune, boulotte, prête à tous les sacrifices pour moi.

Les sacrifices s’appelaient Brutus et Falstaff.

Falstaff, bobtail alias fatal error, un chien fou pour gentleman farmer, la survivance d’un précédent moi qu’une certaine Sophie avait quitté un soir sur le quai de la gare de Dijon en 1988. Sophie, si tu m’entends, notre fille s’appelait Falstaff (légère erreur sur le prénom à la naissance), tu ne l’as jamais connue et pour cause, elle n’était pas de toi, pas de regret, elle a mal fini, vieille et pleine d’arthrose. Merci à ma soeur de l’avoir accompagné dans ses derniers instants.
Brutus, notre 1er vrai bébé @malinmaligne (clic) et à moi, 8 kg à l’adoption à 2 mois, 65 kg de barbaque fraîche à 12 mois, une race héritée des romains et des combats de gladiateur, Dis Joe tu aimes les films sur les gladiateurs ? (clic), du muscle et la zénitude absolue mais à ne pas faire ch***, il a sauvé la vie de Mel dans un parc à Vandoeuvre, l’heureux propriétaire du berger allemand avait l’habitude d’envoyer son chien à l’attaque pour impressionner les jeunettes de 20 ans, manque de bol pour lui, il faisait noir et il n’avait pas vu le gris souris de Brutus… Mel a levé le pouce pour laisser la vie au germanique assailalnt, je n’aurais pas eu cette mansuétude si j’avais été là.

Je suis très primaire dans mon rapport à l’animal. Lisez la suite pour vous en convaincre.

@malinmaligne (clic),  fallait-il qu’elle m’aime pour endurer ça, 2 cleps dans un studio de 25m2, je lui demande officiellement pardon pour tout aujourd’hui qu’elle a le pouvoir dans le couple.
Je t’aime, ne me quitte pas.


Brutus, Falstaff et Carmel par meldebordeaux

Après on a eu Ciccia, pitbull d’Outre-Rhin, pure race, pure sélection, du solide, du rustique, du teuton, une mâchoire à faire pleurer un dentiste et une intelligence hors norme au service d’une domination sur tout ce qui avance à 4 pattes, grand, gros, gras, petit, sec, caniche, rat ou chat. Quelques morts à son actif, des malheureux qui avaient voulu s’aventurer à minuit dans son jardin du bien et du mal.

Plus tard Ciccia a rencontré Goliath, un cane corso que la boiterie avait rendu con et agressif, on a dû s’en séparer dans un centre d’équarrissage. J’déconne, il a vécu heureux dans une campagne poitevine. Loin de nous et des rapports humains pour lequel il n’était pas câblé.
Après Goliath, Buzz, un american stafforshire terrier, fini au sang de taureau par ses parents et généreusement doté de 2 neurones les jours de grand soleil, un certain Monsieur Kirmy nous l’a adopté avant que la centrale canine qui gère le fichier de tous les chiens de France ne nous prévienne  quelques mois plus tard avoir perdu toute trace de Monsieur Kirmy et de Buzz.  Espérons qu’ils ne leur soient pas arrivés malheur au fond d’une cave ou dans un vieux grenier. Quoi qu’il en soit Buzz n’était pas non plus fait pour vivre avec une famille et avec des enfants, il est des risques que je préfère laisser prendre par les autres s’ils en ont envie et une fois prévenus, certains chiens sont aussi irrécupérables que des skinheads. Qu’ils naissent yorkshire ou dogues.

Mon histoire animalière continue dans le sordide avec Matchété, après Buzz et Ciccia, on a abandonné définitivement le canis pour  le cattus. Matchété, noir, blanc, et une coupe de poil à faire pleureur Mike Brant. Il a fini comme lui.

Matchété est mort assassiné par la voisine. Ce chat qu’on avait sauvé d’un coup de pelle du voisin, je me souviendrai toujours de Mel revenant de chez le vêto en pleurs, y en a pour 900€ de frais vétérinaires si on veut le sauver ou alors c’est 100€ l’euthanasie… En homme qui aime simplifier pour décider j’ai répondu à Mel, l’équation est simple, ne complexifie pas avec des propos moraux, te questionne pas sur tous les gens qui crèvent de faim et qui peuvent survivre avec une somme pareille, en tout cas te questionne pas maintenant… on a l’argent sur le livret A, tu veux le sauver, on le sauve. On l’a sauvé. Avant que la voisine ne le fasse disparaître, un crime, un assassinat, Jeanne Stone, 86 ans, l’a trucidé avec un pic à glace un soir de pleine lune. C’est ce que @malinmaligne (clic)  raconte à nos enfants pour les endormir.

Après le drame, on a laissé passer des années et des poissons rouges en pagaille avant d’acheter Barbie, un chat gris dont on n’avait pas vu le zizi au moment du prénommage. Barbie, pour une femelle, c’est top, pour un mâle, c’est zemmourien. Barbie s’est égarée dans un déménagement, ou plutôt une bonne âme de sœur puis de nièce a décidé de la rendre heureuse malgré ses origines douteuses. Et nazies. Barbie vit dans le sud-ouest à présent. Elle a franchi la ligne de démarcation et collabore grassement sous un faux-prénom, Birdy.

J’ai bien conscience de ne pas faire dans le politiquement correct ce matin, d’apparaître comme un animal pour les défenseurs de la cause, et encore, ils ne savent pas tout, mais en vrai je m’en fous. J’ai grandi et j’ai toujours vécu avec les animaux, mais je ne leur ai jamais accordé plus d’importance qu’ils n’en avaient, exception faite de Brutus pour lequel j’ai beaucoup pleuré quand j’ai dû l’euthanasier. Un animal est une bête à respecter pour ce qu’elle est, à protéger et à nourrir, mais question sentiment je vois un vrai fossé entre la cause animale et la cause humaine. Qu’on me comprenne, ou pas, j’ai simplement une limite modulable à ce que je suis prêt à supporter pour le développement physique et social de ces êtres vivants qui ne sont pas des humains et n’en seront jamais au regard de ma loi et ma morale. Si vous ne me comprenez pas bien, relisez Brigitte Bardot. A l’envers.

Pardon je pérore, revenons à la réalité.

Depuis samedi nous voici propriétaire d’un chaton nommé Bowie, on a aussi une araignée domestique au plafond de notre chambre, mais elle, on l’a eu gratuitement, je la protège contre tout ceux qui veulent l’écrabouiller. Gaspard en est fou, moi je l’aime bien, Bowie, pas Gaspard, sans savoir ce que durera cette histoire de poil, de croquette et de litière à changer.
De jeux aussi. Bowie est un excellent gardien de but quand on lui lance la balle.
Bowie est aussi très chiant quand il passe sa 1ere nuit sur mon oreiller.

Sinon, ma vie change au fil des ans.

Au début donc, Mel était clouée sur le lit nuptial par un mâtin napolitain tout couillu, maintenant elle est au volant de sa puissante berline bien à elle et le mâle couillu est bien castré sur sa banquette arrière.
C’est moi.
Mel a pris le pouvoir.
Alors si ça se trouve je vais finir par garder un chat à la maison plus de 2 ans…