[Critique] ART OF STEAL

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : The Art of Steal

Note:
Origine : Canada/États-Unis
Réalisateur : Jonathan Sobol
Distribution : Kurt Russell, Matt Dillon, Jay Baruchel, Chris Diamantopoulos, Katheryn Winnick, Jason Jones, Terence Stamp…
Genre : Thriller/Comédie
Date de sortie : 15 octobre 2014

Le Pitch :
Un vieux cascadeur décide de redevenir le cambrioleur virtuose qu’il était jadis, afin d’orchestrer un dernier grand coup. Pour ce faire, il décide de réunir son ancienne équipe et donc de renouer avec un demi-frère avec lequel il a coupé les ponts à la suite d’une trahison impardonnable…

La Critique :
Kurt Russell, comédien emblématique du cinéma américain des années 80/90, ne s’est pas spécialement distingué sur grand écran ces dernières années. Boulevard de la mort, de Quentin Tarantino s’impose ainsi comme son dernier grand coup d’éclat. Un film qui précède un congés sabbatique de cinq ans, au terme duquel l’acteur est revenu par la petite porte via l’inédit Touchback et The Art of Steal donc, qui nous intéresse présentement. Tout ceci avant de retourner aux blockbusters, puisqu’il sera au générique du sixième volet de la saga Fast & Furious.

Logiquement, celui qui incarna un bon paquet de personnages emblématiques, dont le fameux Gabriel Cash de Tango & Cash, MacReady de The Thing, et bien sûr Snake Plissken du diptyque Escape from, de John Carpenter (New York 1997 et Los Angeles 2013 en version française), reste le garant d’un charisme à l’ancienne, qui, quand il s’avère exploité correctement, permet d’emblée au long-métrage qui en bénéficie, de gagner un nombre de points de charisme considérable.
Kurt Russell est un acteur solide. Un roc imperturbable, certes pas toujours très avisé dans ses choix, mais jamais mauvais quand il s’agit de donner du coffre à des personnages d’une façon ou d’une autre intéressants, quel que soit la teneur des longs-métrages en question. La rareté de ses apparitions ces dernières années amplifiant le phénomène de manière considérable.
C’est donc notamment grâce à Kurt Russell que ce petit thriller comique qu’est The Art of Steal, s’avère au final plutôt sympathique.

Adoptant les codes bien connus du film de braquage à tendance potache, The Art of Steal fait le job. Russell y incarne une version rincée et de prime abord pathétique du Stuntman Mike de Boulevard de la mort mixé avec une déclinaison légèrement badass du Clooney de la série des Ocean’s, nous rappelant au passage à quel point la comédie lui sied à merveille.
Autour de ce pivot charismatique gravite une escouade de seconds rôles solides, ainsi que le toujours fréquentable Matt Dillon et le vétéran Terence Stamp. Personne ne force vraiment, mais semble néanmoins prendre du plaisir à faire vivre une histoire balisée mais efficace, même si les ficelles, plutôt voyantes, empêchent de véritablement vibrer sur la longueur. Réalisé correctement, sans flamboyance aucune, mais à l’aide de gimmicks propres au genre, par Jonathan Sobol, dont c’est le second long-métrage, The Art of Steal navigue en eaux paisibles. Il ne fait pas trop de vagues, mais évite néanmoins de faire également du sur-place.

Le plaisir réside surtout dans la distribution. L’histoire et la mise en scène étant de toute façon étudiées pour mettre en valeur le boulot de comédiens à l’aise dans un registre qui leur est familier.
Et c’est vrai que tout du long, le film s’avère agréable, gagnant un peu plus en sympathie au fil des minutes, tandis que la rythmique, elle aussi plutôt dynamique, offre une partition favorable à des numéros rodés fédérateurs.
Type même du long-métrage qui ne se regarde pas le nombril et dont le seul objectif est de faire passer un agréable moment au spectateur, sans se prendre le chou, The Art of Steal ravira ceux à qui Kurt Russell manquaient. Malicieux, et remarquablement en forme, l’ex de Goldie Hawn prouve qu’il en a encore sous la pédale. Épaulé par Jay Baruchel, ici digne représentant de la nouvelle comédie américaine, il porte un show modeste mais généreux, dont le mélange des genres, s’avère par bien des aspects, fluide et maîtrisé, sans pour autant, bien entendu, se hisser au niveau des cadors du genre, Snatch en tête.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Sony Pictures France

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