Touche pas à mes allocs !

Publié le 22 octobre 2014 par Polluxe

Le gouvernement vient de prendre des mesures pour moduler les allocations familiales en fonction des revenus des parents. Cette mesure aura au moins le mérite de diminuer les dépenses de l’État. Mais elle a le défaut de ne pas aller au fond du sujet et de ne pas remettre à plat un système conçu au début du 20e siècle, système aujourd’hui obsolète.

Les allocations familiales ont été instaurées en 1932, afin de favoriser l’augmentation de la natalité pour compenser les effets de la 1ere guerre mondiale (1,7 M de morts, classes creuses). Ce caractère nataliste se retrouve aujourd’hui dans le mode d’attribution : le 1er enfant ne donne droit à rien – hors mis la prime de naissance mais au même titre que les autres – et le montant mensuel des allocations augmente avec le nombre d’enfants (avec 2 enfants cela revient à 64,5 € par enfant, avec 4 c’est 115 € et au-delà chaque enfant supplémentaire apporte 165 € par mois).

Cette politique nataliste est aujourd’hui obsolète. La France n’a pas subi une chute démographique brutale qu’il faudrait compenser. Par contre elle doit faire face à deux défis en apparence contradictoire : assurer le renouvellement des générations sans alimenter l’explosion démographique mondiale ou surpeupler son territoire. On estime que le renouvellement des générations se fait à partir de 2,1 enfants par femme. La France, avec 2 enfants par femme, est le 2e pays de l’Union européenne après l’Irlande pour sa fécondité ; tous les autres pays de l’UE sont en dessous (Allemagne 1,4, Espagne 1,3). La situation n’est donc pas catastrophique.

Aujourd’hui, il faudrait donner des allocations dès le 1er enfant ; pour les enfants de rang 2 à 3 ou 4 on pourrait donner un montant fixe par enfant ou un montant progressif . Au-delà il serait judicieux de plafonner les allocations ou de rendre dégressif le montant par enfant supplémentaire. On peut combiner dans tous les sens, l’essentiel étant de soutenir les familles à 3 ou 4 enfants maximum, qui assurent le renouvellement sans faire trop progresser la population.


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