Sixième Sens (1999)

Publié le 22 octobre 2014 par Olivier Walmacq

Genre: fantastique, thriller (interdit aux - 12 ans)
année: 1999
durée: 1h40 

L'histoire: Une orthophoniste toute simple, mais mariée au fils cadet du roi, devient reine malgré elle à la mort du monarque... Et ça rigole pas tous les jours sous les couronnes... Ou alors si.    

la critique d'Alice In Oliver:

Le cas de M. Night Shyamalan est suffisamment intéressant pour qu'on s'y attarde un peu. Ce n'est pas forcément un réalisateur aimé sur ce blog. La raison ? Principalement ses derniers films en date: Le dernier maître de l'air, La Jeune fille de l'eau, Phénomènes ou encore After Earth.
Rien que pour ça, le cinéaste mériterait presque la perpétuité. J'exagère à peine. Pourtant, ses débuts en tant que réalisateur sont plutôt encourageants avec Sixième Sens et Incassable. On parlera même d'un futur grand cinéaste. Mieux encore, certains fans évoquent déjà le nouvel Alfred Hitchcock, un réalisateur largement cité par M. Night Shyamalan lui-même !

D'ailleurs, lui aussi fait une petite apparition dans chacun de ses films. Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là. Ensuite, après le grand succès d'Incassable, ce sera la panne sèche ou presque pour le cinéaste même s'il réalisera de nombreux films par la suite, entre autres Le Village ou encore Signes. Ces deux longs-métrages cartonnent également au box-office.
Pour Shyamalan, il n'y a donc aucune raison de s'nquiéter. Mais déjà à l'époque, certaines critiques commencent à montrer un léger agacement vis-à-vis du réalisateur qui ne se sent plus "pisser". Car oui, M. Night Shyamalan semble avoir oublié la modestie en cours de route...

A ce jour, Sixième Sens, à ne pas confondre avec le film quasiment homonyme (donc Le Sixième Sens) de Michael Mann, sorti en 1986; reste le plus gros succès de M. Night Shyamalan. C'est aussi le premier vrai grand succès commercial et critique du réalisateur.
Sixième Sens se distingue avant tout par son twist final: c'est une recette que le réalisateur va appliquer de nombreuses fois par la suite. Mieux encore, Sixième Sens se taille la réputation d'un film culte et comme la nouvelle référence du genre, à savoir le thriller fantastique. 
Reste à savoir si le film mérite (oui ou non) sa réputation.

De là à le considérer comme un film culte ou une référence incontournable, il y a une marche (pour ne pas dire un fossé) que je n'oserai pas franchir. En résumé, Sixième Sens est un honnête thriller fantastique qui repose effectivement sur un twist final réussi. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Cole Sear, un jeune garçon de neuf ans, a un secret qui le traumatise : il voit aller et venir des personnes décédées, parfois agressives, qui l'apostrophent.
Ce pouvoir l'enferme dans une peur continue et il refuse de le révéler jusqu'au jour où il rencontre le Dr Malcolm Crowe, psychologue pour enfants.

Après de longues discussions, tous deux s'avouent mutuellement leurs secrets : Malcolm révèle à Cole qu'il aide les autres pour tenter de réparer une erreur commise dans le passé. Malcolm a négligé un de ses patients, Vincent Grey, au profit de sa satisfaction professionnelle. Ce patient a des années plus tard décidé de s'introduire chez lui et lui a tiré dessus avant de se suicider.
Malcolm essaye depuis cette période de se racheter mais son investissement détruit peu à peu son couple. Cole lui confie à son tour son secret : « Je vois des gens qui sont morts… ils vont et ils viennent comme n'importe qui… ils ne se voient pas entre eux… ils ne voient que ce qu'ils ont envie de voir… ils ne savent pas qu'ils sont morts… ».

Malcolm comprend par la suite que la faculté de Cole est bien réelle et que les fantômes cherchent à transmettre un dernier message aux vivants. Au niveau de la distribution, Sixième Sens réunit Bruce Willis, Haley Joel Osment (mon dieu, qu'es-tu devenu ?), Toni Collette, Olivia Williams, Donnie Wahlberg, Bruce Norris, Glen Fitzgerald et Trevor Morgan.
Premier constat: Sixième Sens n'a absolument rien inventé. Le film s'inscrit dans notre époque contemporaine et oppose le monde réel à celui d'outre-tombe. Le long-métrage s'inscrit donc dans la tonalité de Shining ou encore de Poltergeist.

Non pas que le film soit particulièrement angoissant, mais il bénéficie d'une aura assez mystérieuse et cherche clairement à balader le spectateur. Tout du moins, celui-ci sera amené à voir et à revoir plusieurs fois le film pour comprendre l'intelligence (il faut bien le reconnaître) du twist final.
C'est probablement pour cette raison que Sixième Sens s'est taillé la réputation de film culte. Néanmoins, le film peut s'appuyer sur une interprétation de qualité. Bruce Willis trouve ici un rôle plus complexe qu'à l'accoutumée. Toutefois, la vraie star (et révélation) du film, c'est évidemment Haley Joel Osment qui voit des fantômes partout (mais vraiment partout, hein...).
Pour M. Night Shyamalan, c'est aussi l'occasion de critiquer une société conformiste et aveugle. D'un côté, il y a le monde des adultes totalement aveugle à la société qui l'entoure, de l'autre un jeune moutard capable de communiquer avec le monde des esprits. Bref, un film fantastique malin, assez sobre au niveau de la réalisation mais pas transcendant non plus.

Note: 12.5/20


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